article, Société, Vie des communes

La Jarrie. Des mamans vent debout contre une assistante maternelle

Depuis des mois, une assistante maternelle exerçant à La Jarrie est pointée du doigt par des habitantes de la commune. Ces mamans ont engagé une deuxième bataille pour qu’elle ne puisse plus exercer.

Une deuxième bataille s’engage contre une assistante maternelle anciennement impliquée dans une affaire de maltraitance. (©Adobe Stock Illustration.)

Le dossier des assistantes maternelles de La Jarrie n’est pas totalement clos. Depuis plusieurs mois, deux mamans ont décidé de se battre contre l’une des deux assistantes maternelles impliquées en mars dernier dans une affaire de maltraitance envers des enfants auxquelles on avait confié la garde.

Si au départ, de nombreuses plaintes ont été déposées contre ces deux nounous, seule l’une d’entre elles a été condamnée. L’autre assistante mise en cause a seulement eu une interdiction d’exercer pendant 3 ans et un retrait d’agrément qu’elle va bientôt récupérer.

Une situation inquiétante pour ces mères de famille qui souhaitent tout faire pour éviter un nouveau drame. Aujourd’hui, elles remuent ciel et terre pour que cette femme ne puisse plus exercer.

Un combat sans fin ?

Pour remettre cette affaire dans son contexte, il faut faire un bond de quatre années en arrière. En 2018, des parents s’inquiètent de l’attitude de leurs enfants, lorsqu’ils viennent les chercher chez l’assistante maternelle.

Tout de suite, l’une des mamans concernées dans cette affaire décide de dissimuler un micro dans le sac de sa fille et obtient quatre heures d’enregistrement.

Sur ce vocal, Gwenaelle, l’assistante condamnée à 10 mois de prison avec sursis dans ce procès, révèle un tout autre visage. Elle se montre « violente et dangereuse »  avec un ton agressif et des phrases durs comme « fermes là ! » ou encore « si tu as fait caca, tu seras puni ! ».

Il est également question de mises au coin derrière le frigo et d’enfermement dans les toilettes. Mais le jour du procès, une deuxième assistante maternelle, plus discrète, est aussi mise en cause dans cette affaire.

On l’entend sur les enregistrements », rappelle une autre maman engagée dans ce dossier.

Son enfant a également été gardé par la première assistante, Gwenaelle. La première maman a également affirmé que « la deuxième assistante maternelle venait presque tous les matins chez Gwenaelle ».

Malgré plusieurs dépôts de plainte de parents, il n’y a pas eu de suivi contrairement aux parents qui ont attaqué Gwenaelle.

Les plaintes ont été classées sans suite puisqu’il n’y a pas eu de suivi de la part des autres parents. Pourtant, elle avait aussi été convoquée et placée en garde à vue à l’époque. La différence avec nous, le groupe de parents qui avait confié leurs enfants à Gwenaelle. Nous, on a fait une enquête de voisinage, psychiatrique, de l’autre côté, ils n’ont rien soulevé donc il y avait beaucoup moins d’éléments contre cette assistante maternelle. » précise-t-elle.

Conséquence : la seconde nounou pourra bientôt reprendre son activité après trois années de suspensions selon les deux mamans.

Seulement, « les habitants de La Jarrie sont estomaqués » qu’une assistante maternelle de la commune ayant reçu de nombreuses plaintes puisse encore exercer en toute impunité dans la commune.

« Elle sera dans la légalité d’exercer à partir de septembre.« 

Après deux et demie de combat contre la première assistante maternelle et un procès poignant, le combat continue pour ces mères de famille puisque l’assistante maternelle va certainement reprendre son activité au mois de septembre prochain.

Pourtant, le jour du procès, la tension était palpable dans la salle d’audience. Sur le banc des parties civiles, six mamans étaient venues pour se confronter à l’assistante maternelle condamnée à une peine de prison avec sursis, Gwenaelle. Toutes attendaient des explications et elles ne les ont pas toutes eues.

Une frustration qui s’est transformée en combat. Une deuxième bataille qui se porte sur la seconde assistante maternelle entendue sur les enregistrements.

Depuis quelques semaines, elle est de retour sur les réseaux sociaux et les sites d’annonces. Les deux mamans qui ont bien voulu témoigner ont déjà repéré plusieurs annonces expliquant qu’elle aurait trois places de disponibles à partir du mois de septembre.

Les deux femmes dénoncent également le manque d’implication de la Protection maternelle et infantile (PMI) de Charente-Maritime dans ce dossier.

Quand on s’est aperçu des maltraitances, on a contacté la PMI, elle nous a demandé de faire des traces écrites pour notre assistante maternelle et la voisine. On a relaté les faits et rien n’a été fait jusqu’au vendredi, alors que le problème avait été déclaré le lundi, quand on a appelé avec le soutien de la police. À ce moment, ils ont licencié sur-le-champ la co-responsable de la PMI pour faute professionnelle. Mais après, ils ont volontairement fait passer le temps pour faire passer ça aux oubliettes », dénonce l’une des deux mamans.

Autrement dit, l’inaction de la PMI mène à un constat : « elle sera dans la légalité d’exercer sans que personne ne sache rien à partir de septembre », soulignent les deux femmes.

Une situation difficile à accepter pour ces mères de famille qui iront jusqu’au bout de leur démarche pour empêcher cette assistante maternelle d’exercer « pour la santé des enfants des nouveaux arrivants qui ne sont pas au courant de cette affaire ». 


[the_ad id= »2951″]