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La Jarrie : l’assistante maternelle violentait les nourrissons qui lui étaient confiés

Ils n’étaient âgés que de quelques mois pour certains d’entre eux. Six jeunes enfants ont vécu un véritable calvaire d’octobre 2018 à avril 2019 dans la petite commune de La Jarrie.

l’assistante maternelle a écopé de 10 mois de prison avec Sursis et l'interdiction d'exercer pendant 5 ans.
L’assistante maternelle a écopé de 10 mois de prison avec Sursis et l’interdiction d’exercer pendant 5 ans. (©Adobe Stock Illustration.)

La tension était palpable dans la salle d’audience du tribunal judiciaire de La Rochelle. À la barre Gwenaelle, une jeune femme âgée de 37 ans, assistante maternelle reconnaît en partie les violences psychologiques et de maltraitance qu’elle a fait subir aux jeunes enfants qui lui étaient confiés.

Sur les bancs des parties civiles, six mamans sont assises. Elles attendent des explications. Certaines ne les obtiendront pas. « Vous aviez pris mon fils en grippe. Pourquoi un tel acharnement sur lui ? », cherche à savoir une des parties civiles.

« Je ne répondrai pas », lâche sèchement Gwenaelle. Au cours de l’année 2018 des parents s’inquiètent de l’attitude de leurs enfants, lorsqu’ils viennent les chercher chez l’assistante maternelle. Un agrément pour la garde 5 enfants avait été délivré à Gwenaelle par la Protection maternelle et infantile (PMI).

Un micro dans le sac de sa fille

Une maman décide de dissimuler un micro dans le sac de sa fille. Elle obtiendra quatre heures d’enregistrement, qu’elle confiera aux gendarmes lors de son dépôt de plainte. D’autres suivront. « C’est facile de se passer le mot ».

« Lorsque l’on écoute les enregistrements on vous entend être très peu patiente et très virulente : fermes là. Si tu as fait caca, tu seras puni ! », détaille le tribunal. Il est également question de mises au coin derrière le frigo et d’enfermement dans les toilettes.

Un enfant attaché sur sa chaise

Une enquête de voisinage mettra en lumière le comportement de Gwenaelle. Un jeune enfant avait été vu attaché sur sa chaise deux heures en plein hiver par deux degrés dans le jardin de l’assistante maternelle. Les témoignages sont plus accablants les uns que les autres, certains à la limite du supportable.

Nos enfants ont cinq ans aujourd’hui. Elle les a traumatisés et complètement détruits. Ils continuent tous à porter des couches. À leur âge ils ne sont toujours pas propres ». Une maman.

Gwenaëlle essaie tant bien que mal d’expliquer son comportement, « c’était une période de ma vie qui n’était pas simple. J’étais en pleine séparation ». Avant de fondre en larme, lorsqu’une maman évoque ce qu’a vécu sa fille, « je la considérais comme la mienne. Elle était à part ». Les parties civiles grondent.

Pas de troubles psychiatriques

Le tribunal rappelle que le casier judiciaire de la prévenue est vierge et que les conclusions de l’expert psychiatre qui l’a examiné ne mettent pas en avant un quelconque trouble psychiatrique.

Alors que le ministère public ne mâche pas ses mots, « ce qu’elle a fait est particulièrement grave. Je parle de maltraitance sur un temps très long et de nombreuses victimes. Elle nous parle de son divorce. Mais ce n’est pas pour autant qu’elle devait agresser des petits enfants ».

Une peine de 12 mois de prison avec sursis est requise. Seule à assurer sa défense, Gwenaelle est la dernière à prendre la parole, « je m’excuse auprès des enfants et de leurs parents ».

Interdiction d’exercer

La jeune femme a écopé de 10 mois de prison avec sursis. Le tribunal a rajouté une peine complémentaire, d’interdiction d’exercer durant les 5 prochaines années un métier au contact des enfants. Concernant les indemnisations des parties civiles, l’affaire a été renvoyée au 2 juin prochain.