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Charente-Maritime. Les douches de plage vont-elles finir par disparaître ?

Face à la sécheresse, la préfecture de la Charente-Maritime a décidé ce lundi 25 juillet de couper le robinet des douches de plage. Une décision qui pourrait se pérenniser et faire couler beaucoup d’encre dans les prochaines années. 

Les douches de plage sont temporairement interdites depuis le 25 juillet dernier. (©AdobeStock/Illustration)

Dans le département, la canicule commence à s’installer et les nappes phréatiques sont en souffrance à cause de la sécheresse. Conséquences, le préfet a dû prendre une décision radicale : interdire les douches sur les plages. Mais pas seulement…

Outre les douches de plage, l’arrêté encadre la consommation d’eau potable de manière plus large. Par exemple, il est également interdit d’arroser ses plantes ou sa pelouse entre 8h et 20h ou encore de remplir sa piscine.

Ces mesures exceptionnelles poussent à la réflexion. Les douches de plage, largement critiquées par certains défenseurs de l’environnement, sont-elles vouées à disparaître dans les prochaines années ? Certaines communes, comme dans le Var, commencent à y réfléchir sérieusement.

De l’interdiction à la crise

Au vu de la situation, les services de l’État en Charente-Maritime en appellent à la solidarité de chacun. « La précocité et l’intensité de la sécheresse que connaît le département doivent conduire à la plus grande prudence, au respect scrupuleux des mesures et inviter d’entre nous à faire preuve d’esprit de responsabilité afin de ne pas aggraver les tensions sur la production d’eau potable« , explique la préfecture dans son communiqué publié le 21 juillet dernier.

Quels sont les petits gestes qui peuvent aider à limiter la sécheresse ? Eviter de laisser couler l’eau, limiter les arrosages de mon jardin, installer des équipements économes en eau, prendre une douche plutôt qu’un bain, installer un récupérateur d’eau de pluie ou des bidons sous les descentes des gouttières et dans le jardin pour arroser ce dernier, réparer les fuites d’eau, et éviter de faire tourner son lave-linge ou son lave-vaisselle à moitié vide.

Mais cet appel à la responsabilité est-il une mesure suffisante pour empêcher l’asséchement et la pollution des nappes phréatiques ? Les années passent et le contexte météorologique devient de plus en plus imprévisible.

Chaque année, la sécheresse frappe à notre porte et s’installe dans l’Hexagone. Résultat, plusieurs communes ont fait le choix d’abandonner leurs douches de plage, jugées déplorables sur le plan environnemental. Une perte de confort, certes, mais plus respectueuse de l’environnement, surtout en période de sécheresse.

Par ailleurs, le label Pavillon Bleu qui recense les plages mettant en œuvre « une politique de développement touristique respectueuse de l’environnement », préconise aux communes de supprimer les douches des plages puisque au-delà de faire économiser de l’eau, cela évite aussi d’empoisonner le sol avec l’évaporation du shampoing ou de la crème solaire dans le sable.

Toujours selon le label, il serait même judicieux de mettre en place un système de rinçage « raccordé à un système de traitement et de récupération des eaux usées pour éviter tout rejet directement dans le milieu naturel ». Seulement, à quel prix ?

Pour le moment, ces restrictions sont uniquement temporaires. Mais avec la vague de chaleur qui s’est abattue sur la France mi-juin puis la canicule de mi-juillet, le risque de sécheresse s’est intensifié en quelques semaines. Il suffit d’aller sur le site Propluvia qui recense tous les arrêtés de restriction d’eau pour s’apercevoir que tous les départements de la région sont concernés à différentes échelles.


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