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Un détenu de Saint Martin-de-Ré veut « cramer la France »

Condamné à la perpétuité un prisonnier de la maison centrale de Saint-Martin de-Ré multiplie les incidents graves en détention, dans le but d’obtenir son transfert dans le sud de la France.

Prison La Rochelle Rochefort ©AUNISTV
L’albanais a été condamné à 6 mois ferme pour violences conjugales et menaces de mort. (©Adobe Stock Illustration).

Dans le box des comparutions immédiates du tribunal judiciaire de La Rochelle ce lundi 4 juillet, Ahmed sait qu’il passera désormais la majeure partie de sa vie derrière les barreaux, « si je dois faire 40 ou 45 ans de prison, je les ferai. Après je me barre et je crame la France. Car je la maudis. J’ai pris perpète. Je n’ai plus rien à perdre ». « Vous irez où ? », cherche à savoir le tribunal. Une question loin d’être anodine, mais qui restera lettre morte, « je ne vous le dirai pas ! »

13 mentions au casier judiciaire

Le prévenu fait partie de ces détenus particulièrement surveillés. À 26 ans, Ahmed, a déjà 13 mentions à son casier judiciaire et été incarcéré à 6 reprises. Ce que lui appelle, des condamnations… Notamment une pour quatre années pour avoir commis une agression sexuelle.

Puis une autre à la réclusion criminelle à perpétuité en 2015, avec une période de sûreté de 22 ans pour avoir cette fois était l’auteur d’un viol avec actes de torture et de barbarie. La période de sûreté s’arrête en 2035. « Ce n’est pas pour autant que vous serez libéré. Un juge d’application des peines statuera sur votre demande », rappelle le tribunal. Le prévenu est sûr du contraire et campe sur ses positions.

Le comportement d’Ahmed est loin d’être irréprochable en détention. À deux reprises le détenu s’en est pris à des surveillants pénitentiaires dans des établissements différents, « je veux être transféré à Valence ou à Arles, pour être proche de ma famille ».

Ce qui lui a valu de voir sa peine rallongée une première fois de 18 mois, puis une seconde de 5 ans. Le 23 juin dernier, Ahmed a recommencé, mais pour la première fois à la maison centrale de Saint-Martin-de-Ré. Ce jour-là, il a violemment agressé une surveillante de quartier de la Caserne.

Agression d’une surveillante

En rangeant l’atelier couture, celle-ci constate qu’il manque un outil. Elle entend courir derrière elle. Le prévenu la frappe alors à plusieurs reprises à la tête avec un poids de couture. Puis il la projette contre une fenêtre, avant de la faire chuter au sol et de la frapper à coups de pied.

Des faits qu’Ahmed conteste en partie, « oui je reconnais les faits, mais je n’ai fait que porter un seul coup à la tête avec le poids ». Dix jours d’interruption temporaire de travail ont été notifiés à la victime. « On a soupçonné que vous aviez été mandaté par un autre détenu pour commettre cette agression », précise le tribunal.

Ahmed assure le contraire, « non! Moi tout ce que je veux c’est être transféré. Ici on me traite comme un chien ».

Le ministère public rappelle que 14 ans sont encourus du fait de la récidive pour cette nouvelle agression, « je ne demanderai pas moins que la dernière fois. Cinq ans c’est le minimum ». La défense évoque, « une violence qui interroge ». Ahmed a écopé de six années supplémentaires de prison, mettant ainsi une nouvelle fois en péril son espoir d’être libéré après avoir passé 22 ans derrière les barreaux.


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