En pleine phase d’expérimentation de son premier TER hybride électrique, diesel et batterie, en partenariat avec l’entreprise Alstom, la SNCF semble avoir trouvé une première alternative pour décarboner nos modes de transports.
Si aujourd’hui 1/4 de l’énergie de traction du TER est encore au diesel et 40 % du réseau n’est pas électrifié, la SNCF et Alstom planchent ensemble, en collaboration avec quatre régions (Grand Est, Nouvelle Aquitaine, Centre Val-de-Loire et Occitanie-Pyrénées), sur le verdissement du réseau ferroviaire. Plusieurs lignes de train seront mises en place à l’horizon 2023 en Nouvelle-Aquitaine et dans 3 autres régions.
Les objectifs sont clairs : cap sur une sortie du diesel en 2035 et une mobilité verte zéro émission de CO2 en 2050 pour la SNCF. D’ici 2023, 230 rames régionales existantes seront transformées en trains hybrides.
« Vers une mobilité toujours plus verte »
On arrête plus le progrès ! Les régions partenaires de ce projet de TER hybride vont bientôt pouvoir se vanter d’avoir réussi à transformer leur réseau ferroviaire en un réseau vert même si le chemin est encore long pour arriver aux objectifs fixés par le groupe SNCF. Dans un premier temps, la SNCF et à Alstom devront remplacer le moteur thermique par un moteur électrique à batteries et ainsi procéder au rétrofitage de ces rames.
S’il circule sur voie électrifiée, l’alimentation est assurée par les pantographes qui captent l’électricité fournie par la caténaire. Si la caténaire ne fournit pas assez d’énergie, les batteries complètent l’alimentation pour maintenir la puissance du train », précise François Dégardin, chef de projet énergie pour la direction « Innovation et Recherche » de la SNCF.
Un procédé complétement en phase avec son temps qui pourrait permettre de réduire de 20 % la consommation de carburant et d’évoluer vers un réseau zéro carbone dans les vingt prochaines années. Pour cela, la SNCF s’est lancé un objectif : lancer le service commercial du TER hybride au 2e trimestre 2023 dans les régions partenaires dont fait partie la Nouvelle-Aquitaine.
Aujourd’hui, on souhaite trouver des solutions. Nous arrivons à la phase de fin d’expérimentation des essais techniques et nous allons entrer dans la phase de la certification. Elle va permettre à cette rame de circuler sur le réseau ferroviaire national en commercial. Cette utilisation va intervenir dès 2023″, explique Christophe Fanichet, président directeur général SNCF Voyageurs.
Pour le moment, seul le volet technique du projet a été validé, mais il semble se trouver sur de bons rails puisque l’alimentation hybride ne nécessite qu’une transformation des rames thermiques existantes.
C’est une nouvelle étape vers une mobilité toujours plus verte. Nous avons pour ambition de faire émerger une gamme de solutions dont la première palette est représentée par ce TER hybride », se réjouit Stéphanie Dommange, directrice TER Grand Est à la SNCF.
Selon la SNCF, « le train hybride est clairement une solution pour une mobilité bas carbone, rapide à mettre en œuvre, sur les trains d’aujourd’hui », contrairement à l’électrification de tout le réseau qui ne représente pas exactement le même budget. Pour rappel, ces travaux représentent un coût énorme. Il faudrait compter 1 million d’euros pour électrifier un kilomètre de voie.
Déjà 230 rames disponibles
Actuellement, 230 rames régionales diesel d’Alstom circulant actuellement sur le réseau ferroviaire français peuvent dès aujourd’hui être transformées en trains hybrides. Les régions partenaires peuvent dès à présent « passer commande » à la SNCF et à Alstom pour procéder à la transformation de ces rames.
Au bout de 20 ans, les TER achetaient à l’entreprise Alstom doivent être rénover. C’est pour cela que nous travaillons en partenariat avec Alstom pour trouver des solutions pour transformer un matériel existant en un objet moins polluant », argumente Christophe Fanichet.
Le train hybride utilise trois sources d’énergies : la caténaire électrique, les moteurs thermiques, et les batteries. Lorsqu’il circule sur voie non électrifiée, l’énergie est fournie à la fois par les moteurs thermiques, et par les batteries lithium-ion, diminuant la consommation de carburant, et les émissions de gaz à effet de serre. « Une mobilité verte et intelligente » qui passe à la fois par des innovations techniques et des innovations de service permettant ainsi de réduire la pollution de l’atmosphère, mais aussi sonore dans les villes grâce à l’électrique.
Quand il y a un arrêt en gare, les moteurs thermiques se coupent et seules les batteries alimentent le train limitant également les nuisances sonores. Le train peut même circuler sur quelques kilomètres uniquement grâce aux batteries », ajoute François Dégardin.
En Nouvelle-Aquitaine, une vingtaine de rames doit être transformée d’ici 2023. En attendant, la SNCF et Alstom continue de travailler sur d’autres prototypes. Hybride, hydrogène, bio carburant… De nombreuses autres alternatives à la décarbonisation s’offrent à eux dans les années à venir.