En fin de contrat cet été, le demi d’ouverture du Stade Rochelais, Jules Plisson, 30 ans, se livre dans un entretien entre frustration et désir de carrière à l’étranger.
Comment analyses-tu le début de saison du Stade Rochelais ?
Pour moi, on a un début de saison compliquée. C’est toujours difficile de rebondir avec deux défaites en finale, j’ai connu ça avec le Stade Français une année, et on avait connu une saison galère après, car on pense souvent qu’il faut refaire les mêmes choses que la saison précédente et que ça va marcher, mais ce n’est le pas cas. Il faut trouver des solutions alternatives à cela.
Jules, personnellement comment tu te sens ?
J’aimerais plus jouer et pouvoir enchaîner les matchs. C’est compliqué quand tu joues le premier match, on te sort du groupe pour le second, tu joues à Clermont et tu passes remplaçant contre Biarritz, forcément c’est difficile d’enchaîner et de trouver du rythme pour être le plus performant possible. Je suis un compétiteur, la saison est longue et je sais qu’à un moment donné l’équipe aura besoin de moi. Ce sera sera alors à moi de répondre présent.
Quand tu fais une belle saison comme la tienne l’an dernier, c’est dur à vivre d’être le second choix ?
Non, ce n’est pas dur à vivre, ce sont des choses qui arrivent. Le club a beaucoup tapé sur ces numéros 10 lors des dernières finales. Donc oui, c’est compliqué pour Ihaia (West ndrl) et moi, parce l’année dernière on était tous les deux au poste et on réussit à faire une finale de Champions Cup et de Top 14, mais on a un peu de mal à concrétiser ces finales, car on ne gagne pas et on est en échec au pied. Tout est remis en question après et c’est ça qui est dur à accepter.
Comment tu expliques ta méforme de ce début de saison ?
Plusieurs facteurs entre en compte. Il y a des choses qui se sont passées et qui ont été compliquées pour moi, à endurer. Cela m’a pris un peu de temps, mais aujourd’hui tout est digéré, j’ai dit ce que j’avais à dire. Aujourd’hui, j’essaie de profiter un maximum, parce que j’adore ce groupe et ces mecs-là.
Avec l’arrivée d’Antoine Hastoy, comment tu vis et tu gères cette situation, en sachant que tu es en fin de contrat à l’issue de la saison ?
À partir du moment où tu penses que le club va recruter qu’un seul 10 et que tu te rends compte, finalement, que le staff en cherche un deuxième, tu fais le calcul… il ne faut pas être dupe, on est deux ouvreurs en fin de contrat et il en cherche deux autres… t’as compris.
Quel message cela envoie à un joueur comme toi ou Ihiaia ?
Quel message tu envoies… (sourire) la réponse tu l’as. Il faut être bête pour ne pas comprendre.
C’est frustrant ?
Oui, c’est frustrant après c’est le sport de haut niveau, c’est comme ça. Parfois, on te tape dans la main et parfois on tape ailleurs. Mais j’accepte. J’aurais surtout apprécié qu’on vienne me dire les choses clairement.
C’est ta dernière saison à La Rochelle ?
Tu sais lorsqu’on te dit que l’on veut recruter deux 10, en sachant qu’ils en ont déjà trouvé un alors que tu es deux en fin de contrat, s’ils n’arrivent pas à en faire venir un deuxième, il n’y aura qu’une place pour deux, Ihaia ou moi. Mais s’ils réussissent à trouver le second, il n’y aura plus de place pour nous.
Tu commences à préparer l’avenir ?
Oui, complètement. Je ne m’interdis rien. J’ai des opportunités ici et là, notamment en France, mais aussi à l’étranger. J’ai encore le temps, rien n’est fait, je ferais ce qui sera le mieux pour moi.