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Rochefort. La douzaine d’employés du cinéma Apollo Ciné 8 a-t-elle été harcelée ?

Des salariés du complexe cinématographique de Rochefort ont-ils été harcelés par la compagne d’un des patrons entre 2015 et 2019 ?

Rochefort Appolo Ciné 8
Le cinéma Apollo Ciné 8 de Rochefort. (©Ludovic Sarrazin, illustration)

Cabale des salariés ou harcèlement au travail ? C’est ce que devra trancher le tribunal judiciaire de La Rochelle, après son audience correctionnelle du mardi 5 juillet et plus de trois heures de débat.

D’un côté et de l’autre de la barre se sont affrontés, Sonia, la compagne d’un des gérants de la société qui exploite le complexe cinéma Apollo Ciné 8 de Rochefort et une douzaine d’anciens salariés qui lui reprochent de les avoir maltraités entre 2015 et 2019.

La sexagénaire d’origine brésilienne n’est officiellement entrée dans la société qu’en 2017 en tant que chef d’équipe.

Néanmoins, Sonia avait été présentée au personnel en tant que compagne d’un des patrons de la société dès l’ouverture du complexe en 2015.

À ce titre ou en tant que chef d’équipe, tous lui reprochent son comportement lorsque leur contrat a durée déterminée (CDD) se transformait en contrat à durée indéterminée (CDI).

Elle me traitait d’allumeuse et disait que j’étais habillée trop sexy avec mes tee-shirts qui laissaient deviner mon corps », explique Schelsey.

« Pendant la période d’essai, Sonia était très gentille avec moi. Puis hors du champ des caméras de surveillance du cinéma elle me prenait à part et avait des propos dénigrants à l’encontre de certaines de mes collègues qu’elle traitait de pétasses et de salopes », poursuit Julie.

Yaya a selon lui été débauché par Sonia de son poste d’agent de sécurité de l’Intermarché de Rochefort pour, « dégager les autres. Tout de suite j’ai été nommé chef d’équipe. J’ai refusé de faire le boulot. Sonia et son compagnon voulaient que je prenne les autres en flag. Comme j’ai refusé j’ai été licencié pour faute grave ».

Harcèlement

Durant plus d’une heure, les parties civiles se sont succédées à la barre, telle une sorte de poème à la Prévert du harcèlement qu’ils auraient enduré avant de démissionner.

Sonia, droite dans ses bottes, conteste fermement leurs accusations, quitte à tenter d’inverser les rôles, « je sentais que je n’étais pas la bienvenue. C’était de la provocation de leur part envers moi. Ils me parlaient de drogue et de prostitutions dans mon pays ».

Il est également question de photos d’elle en petites tenues qui auraient circulé sur les réseaux sociaux. Sonia résume, « c’était de la provocation contre de la provocation ».

« Elle joue la carte du racisme », s’offusque l’avocat des parties civiles. Avant de conclure et de demander 10 000 euros de dommages et intérêts pour chacune d’entre elles, « c’est un groupe qui a souffert ».

La défense demande la relaxe

Le ministère public a bien remarqué que, « ce sont deux thèses qui s’affrontent ». Son avis est établi, « la prévenue a voulu diviser pour mieux régner ».

Une peine de six mois de prison avec sursis est requise. Au cours de sa très longue plaidoirie, la défense a battu en brèche la théorie du harcèlement et plaider la relaxe, « on accuse, mais on n’a rien ».
Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 28 juillet.


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