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Grippe aviaire en Deux-Sèvres. Une enveloppe d’un million d’euros pour soutenir la filière avicole

Le 27 juin dernier, le Conseil départemental des Deux-Sèvres a ouvert une enveloppe d’un million d’euros en soutien à la filière avicole frappée par la crise aviaire.

Les éleveurs craignent l’arrivée d’une nouvelle vague de contamination qui pourrait être fatal pour la suite de leur activité. (©Illustration/AdobeStock)

En Deux-Sèvres, au 7 juin, 56 foyers épidémiques dont 53 élevages commerciaux et 3 basses-cours principalement situés sur le territoire au nord-ouest de Niort avaient été détectés par les services sanitaire.

Aujourd’hui, si le repeuplement a débuté, la filière avicole deux-sévrienne forte de 850 exploitations et de 4 000 emplois de l’amont à l’aval ne retrouvera pas une activité normale avant 2023.

Autrement dit, le virus ne circule plus, mais les aviculteurs sont loin d’être sortis du tunnel. La menace d’une fuite de la main-d’œuvre et l’impact de la hausse du coût des matières premières sur le prix de l’alimentation animale plane au-dessus de leur tête et viennent  encore plus fragiliser la filière.

Ainsi, le Département des Deux-Sèvres a décidé de mettre lui aussi la main à la poche pour venir en aide à cette filière en danger. Avec une enveloppe d’un million d’euros, Coralie Dénoues, présidente des Deux-Sèvres, compte bien cibler plusieurs points importants pour relancer l’activité avicole.

Les éleveurs sont inquiets

Pour ce quatrième épisode de grippe aviaire en France, 1 378 foyers en élevages ont été recensés et 16 millions de volailles ont dû être abattues. C’est presque trois fois plus de foyers et plus de quatre fois plus de volailles abattues que lors de la crise de l’hiver 2020-202, déjà considérée comme catastrophique à l’époque.

Les aviculteurs ont donc dû trouver des ressources nécessaires et tirer la sonnette d’alarme pour se sortir de cette crise durable. Et cela passe par l’aide des collectivités. Ainsi, en plus d’avoir activé le RSA dérogatoire pour les éleveurs sinistrés, la collectivité départementale s’engage aux côtés des acteurs de la filière avicole via un plan d’actions en deux volets.

Le premier pour panser les plaies financières des élevages sinistrés, le second pour tenter d’enrayer les futures épizooties.

L’enveloppe attribuée permettra d’amortir les coûts d’analyse préalables aux mouvements d’animaux à destination de la commercialisation pour les exploitations situées dans les zones réglementées. Elle se répartira majoritairement entre des élevages de pigeons et de volailles vendant en circuits-courts. Ces derniers effectuant des départs à l’abattoir en petits lots, de manière rapprochée, ont été forcés de pratiquer des tests à répétition », rappelle Coralie Dénoues.

L’enveloppe débloquée permettra, dans le cadre d’une concertation avec la Région, de participer à la mise en œuvre d’un protocole de surveillance dont le laboratoire interdépartemental Qualyse serait acteur.

Un soutien pourrait également être apporté aux actions de prévention et de biosécurité dans les élevages avicoles et les industries agro-alimentaires. Les mesures sont en cours d’élaboration en fonction du cadre d’intervention de l’Etat », ajoute la président des Deux-Sèvres.

Mais la crainte d’une course aux mesures de biosécurité de plus en plus strictes existe réellement dans cette filière. Chaque année, les éleveurs doivent faire de nouveaux investissements seulement ils n’en ont plus les moyens. Respecter ces mesures est plus compliqué pour les petits producteurs en plein air.

En revanche, un espoir réside dans le vaccin, qui désormais semble faire consensus. Les expérimentations ont été lancées et le ministère de l’Agriculture a promis les premiers résultats pour « fin 2022 au plus tard ». En attendant, l’inquiétude pointe déjà pour la saison prochaine.


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