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Marans. Une pénurie d’huile et de moutarde frappe les enseignes alimentaires

Depuis plusieurs jours, les enseignes alimentaires marandaises et françaises subissent une pénurie d’huile et de moutarde. Si elles arrivent encore à s’approvisionner, elles ont été contraintes de fixer un quota par foyer.

L’augmentation des prix conjuguée à la pénurie pousse les consommateurs à se tourner vers des huiles de substitution. (©AntoineColin)

La moutarde et l’huile alimentaire ne manquent pas encore dans les rayons des enseignes alimentaires marandaises, pourtant, la pénurie existe bien depuis plusieurs semaines. Aldi, Super U, Intermarché Aucun supermarché n’est épargné à Marans. 

Conséquence : ils ont imposé de nouvelles restrictions. Les clients ne pourront acheter qu’une bouteille d’huile alimentaire par foyer. Un manque d’approvisionnement qui s’étend sur d’autres produits comme la moutarde ou encore le beurre. 

Pénurie ou défaut d’approvisionnement ?

Le message affiché dans les rayons est clair : « Suite aux difficultés d’approvisionnement sur l’ensemble des huiles alimentaires et à une hausse des ventes, nous sommes dans l’obligation de contingenter toutes les huiles. »

Contrairement aux apparences, il n’y a pas pour le moment de pénurie d’huile de tournesol en France, il serait plus correct de parler de rupture. Les usines qui la produisent continuent d’être approvisionnées et tournent même à plein régime.

La guerre en Ukraine joue aussi un rôle dans ce manque d’approvisionnement de ces produits. Depuis le début du conflit, les bouteilles d’huile de tournesol ont tout de même commencé à déserter les rayons des supermarchés. Il faut savoir que le pays est le premier exportateur mondial d’huile de tournesol.

On reçoit des bouteilles d’huile par petite quantité parce que la centrale des magasins Aldi dispatche le peu qu’elle arrive à avoir dans tous les magasins. On limite donc à une bouteille par foyer pour satisfaire le maximum de clients possibles », explique le responsable du magasin Aldi de Marans.

L’Ukraine écoule, en effet, à elle seule plus de la moitié de l’huile de tournesol commercialisée sur la planète. En ajoutant la Russie, le flux atteint les 80 %. La fleur de tournesol y fait même désormais figure de symbole de résistance nationale contre l’occupation russe.

Résultat, le cours du tournesol a perdu la boussole. Mais l’origine de cette pénurie est moins évidente qu’elle n’y parait. Autrement dit, la guerre n’est pas la seule responsable.

Un comportement démesuré

Si les bouteilles d’huile de tournesol sont introuvables dans les rayons des supermarchés, c’est avant tout à cause du comportement des consommateurs français. Comme lors des premières heures de la crise sanitaire, beaucoup de clients se sont jetés sur ces produits par peu d’en manquer.

Une surréaction assez classique dès lors que la « peur de manquer » gagne les esprits. Le produit se fait donc rare en rayon et encore plus dans les stocks des magasins.

Une deuxième explication peut aussi justifier cette rupture de stock des produits fabriqués à partir de la belle fleur jaune, immortalisée par Van Gogh, comme la moutarde et l’huile d’après Ludovic Buisson, directeur du Super U à Marans.

Depuis l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, par les armées russes dirigées par Vladimir Poutine, les marchés agricoles, déjà en surchauffe avec la spéculation liée à la reprise économique post-Covid et à quelques aléas climatiques, montent en température. Le prix du tournesol à la tonne à doubler en un an passant d’environ 500 euros à plus de 1000 euros.

Plusieurs produits transformés, vendus en magasin, ont dû changer de recette.(©AntoineColin)

Pour la moutarde, le constat est similaire. C’est l’un des biens de consommation qui a vu son prix le plus augmenter depuis un an. Son prix a augmenté de 9 % sur un an, d’après une étude de l’institut spécialisé IRI, soit l’une des plus fortes hausses pour des biens de consommation.

Aujourd’hui, un autre produit de grande consommation est également menacé de pénurie : le beurre. L’alerte a été lancée ce mardi 14 juin sur Franceinfo par Dominique Schelcher, président de Système U.


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