Agriculture, article, Vie des communes

Marans. Ses petites mains sont vertes et audacieuses

Juliane Clemenceau s’est lancée dans la culture et la transformation de plantes aromatiques et médicinales bio à Marans et à Surgères.

Juliane Clémenceau
Juliane Clémenceau a la main verte. (©Yannick Picard)

On pourrait largement imaginer la fine silhouette de Juliane Clemenceau et son large sourire, juchée sur une paire de stiletto et évoluant dans le secteur tertiaire. Mais c’est un tout autre monde que la jeune femme a choisi : celui de la terre avec une approche de sa culture qui n’appartient qu’à elle.

Juliane Clemenceau passe son temps entre Surgères et Marans. Dans la cité d’Hélène, celle qui s’est formée à l’agriculture et à la gestion et protection de l’environnement depuis de nombreuses années aux quatre coins de l’hexagone voire à l’étranger, fait sécher les plantes de sa récolte ou de sa cueillette en zone d’espace naturel sensible (ENS),

J’ai construit un séchoir traditionnel avec des claies en bois. Tout est fait en matière naturelle. La cueillette en zone ENS du côté de Surgères que la ville et le Conseil départemental m’ont autorisé, représente pour le moment les 2/3 de ma récolte ».

Par la suite, les plantes sont stockées dans des sacs en papier kraft à l’abri de la lumière et de l’humidité, avant d’être transformées, « Je fais des tisanes par exemple ».

Une parcelle de 2 000m²

Mais c’est à une quarantaine de kilomètres de là que tout se joue depuis octobre 2020. « J’ai trouvé en fermage une parcelle de 2 000 m² de surface. Elle est située entre Marans et Charron », explique Juliane Clemenceau.

Pas tout à fait encore l’Eldorado pour celle qui souhaiterait plus grand et surtout acquérir du foncier agricole, mais la jeune femme s’en contente largement pour le moment,

j’ai longuement étudié ce lopin de terre avant de me lancer. Il n’y a pas de culture aux alentours. Il y a plus de garanties qu’elle soit préservée des pesticides. C’est de la terre de plaine qui a été ramenée il y a très longtemps. Elle est plus facile à travailler pour moi « .

Une sorte d’éco-système favorable aux espèces méditerranéennes privilégiées par Juliane Clemenceau, « elles ont besoin de moins d’eau. Je plante du romarin, du thym, de la sarriette et de la lavande par exemple ».

Depuis 2021, il est également question de plantes annuelles, « J’ai testé le bleuet et le calendula à destination de la pharmacopée ».

Même si le volume de la récolte n’a pas été très important en grande partie dû à la sécheresse, le moral de la jeune femme n’a pas été entamé pour autant, « je veux réussir à vivre de ma passion ».

La seule à cultiver La « brisée »

Pour cela, Juliane Clemenceau multiplie les initiatives. Elle a décidé d’accompagner un projet de jardins nourriciers qui devrait démarrer dans les jours à venir à Surgères, « Il est porté par l’Accorderie échanger et coopérer de Surgères. Moi j’y ai posé le cadre du projet et j’apporte mes connaissances ».

Et puis il y a cette plante, la brisée, dont l’agricultrice a ramené des graines de la Martinique et sur laquelle elle compte beaucoup, « à ma connaissance je suis la seule à la cultiver ».

En attendant de pouvoir trouver environ 8 000 m2 de terre agricole à acheter. Ce qui sera la prochaine étape de l’aventure audacieuse de Juliane Clemenceau.

Contact : lespetitesmains.herbaliste@yahoo.com

[the_ad id= »2951″]