Economie, Vie des communes

Saint-Sauveur-d’Aunis. Les difficultés rencontrées par la station de lavage GILS auraient menacé des emplois

La station de lavage pour poids lourds GILS était à deux doigts de se séparer de certains de leurs salariés à cause des restrictions d’eau liées à la sécheresse. Son fondateur a dû diversifier l’offre de service pour s’en sortir.

La station de lavage pour poids lourds GILS a dû se diversifier pour tenir le choc de la sécheresse. (©Corentin Cousin).

Durant tout l’été, la sécheresse et l’eau ont été au cœur des débats. Une ressource au plus bas qui a fait couler beaucoup d’encre. À Saint-Sauveur-d’Aunis, une entreprise a été particulièrement impactée. Il s’agit de la station de lavage pour poids lourds GILS.

Alain Guillon, président et fondateur, a été confronté à de nombreuses difficultés. « On est une jeune société spécialisée dans le lavage alimentaire. Et après quelques mois, nous avons eu au mois d’aout nos premières restrictions. Alors nous avons arrêté le lavage extérieur, mais nous étions dans l’obligation de laver les intérieurs des camions agroalimentaires pour répondre à certaines normes ».

Voir le reportage. 

Hypocrisie ?

Alors, comment se sont concrètement matérialisées ces difficultés ? La société a dû faire face à deux problématiques distinctes.

D’abord, d’un point vu environnemental ou l’accès à la ressource est compliqué. On a mis une installation de nettoyage de l’eau pour pouvoir la redistribuer dans les réseaux. Donc l’investissement recyclage de l’eau est aussi important que l’installation de lavage a proprement dit. Et cette eau ne peut pas être recyclée, car nous y mettons des produits qui ne sont pas traitables dans le recyclage. Alain Guillon. Président et fondateur de GILS.

Interdiction d’utiliser l’eau d’un côté et obligation de nettoyer de l’autre, notamment pour des raisons de respect de normes sanitaire, c’est un peu serpent qui se mord la queue. Mais, n’y aurait-il pas, finalement, une forme d’hypocrisie dans tout cela ?

On a l’impression que les réglementations proviennent de direction qui ne connaît pas les impératifs des uns et des autres.

Pas facile de voir l’avenir lorsque l’on est confronté à autant de restriction. L’avenir à court terme reste in tantine floue pour Alain Guillon.

Les pluies sont aux minimums, les ressources sont au plus bas, donc il faut s’attendre à avoir encore quelques contraintes. Il va falloir qu’on réinjecte une somme colossale pour pouvoir recycler de l’eau qui vient déjà du puits. Autant, le lavage extérieur s’effectue avec de l’eau puisée de la source, autant le lavage intérieur se fait avec de l’eau de la ville. C’est un impératif de la réglementation.

Des postes menacés

Habituellement, cette société tourne avec quatre salariés à temps plein. Une dizaine de camions sont lavés chaque semaine, mais les restrictions ont considérablement réduit l’activité de l’entreprise passant ainsi à un voir deux camions par semaine. Seule une branche était au travail avec une réduction de 50% du personnel. Des salariés dont les postes ont été menacés.

Ils ont été menacés à longueur de temps, mais j’ai pris la décision qu’on ne pénaliserait pas les salariés. Certains ont accepté de prendre des congés et d’adapter leur planning. On a fait en sorte de les garder, mais il était urgent que la situation revienne à la normale, car nous n’aurions pas pu tenir encore bien longtemps ».

Toutefois, Alain se veut être optimiste quant au futur et à l’été prochain. Bien qu’il soit toujours très compliqué de prévenir d’une éventuelle sécheresse.

Bien que l’on soit dans un bassin favorisé, aujourd’hui personne n’est en mesure de se prémunir d’une potentielle nouvelle sécheresse l’été prochain. On est à l’abri de rien.

Des difficultés et des contraintes qui ont contraint Alain Guillon à se diversifier. La distribution de gasoil est arrivée en tant qu’activité complémentaire pour une offre de service plus globale. Une nouvelle activité annexe qui représente désormais la majorité du chiffre d’affaires de l’entreprise GILS.


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