article, Politique, Vie des communes

L’UFC Que Choisir de Charente-Maritime dit STOP à la fracture sanitaire

L’association de consommateurs UFC Que Choisir veut pousser les parlementaires à prendre des mesures significatives contre les déserts médicaux en voulant réguler l’installation des praticiens et mettre un terme aux dépassements d’honoraires.

Le manque de spécialistes médicaux se fait cruellement sentir en Charente-Maritime selon UFC Que Choisir. (©pexels Tima Miroshnichenko).
Le manque de spécialistes médicaux se fait cruellement sentir en Charente-Maritime selon l’UFC Que Choisir. (©Pexels. Tima Miroshnichenko, illustration).

Manque de médecins généralistes, de spécialistes ou encore délai à rallonge pour obtenir un rendez-vous, la situation médicale en France est dénoncée par les syndicats, certains praticiens et les patients. UFC Que Choisir a décidé de monter aux créneaux et veut pousser les parlementaires à « porter des mesures ambitieuses pour permettre un égal accès aux soins ».

Pour cela elle s’appuie sur sa dernière étude mise en ligne ce mardi 8 novembre sur son site internet. Si les médecins généralistes sont mis en avant quand on parle de désert médical, l’association pointe également du doigt trois spécialités dites en « accès direct » ; les pédiatres, les gynécologues et les ophtalmologues.

La situation est encore plus dégradée pour les gynécologues, puisque pour cette spécialité ce sont 23,6 % des femmes qui vivent dans un désert médical. Et la triste palme de la pire répartition des spécialistes revient aux pédiatres, puisque ce ne sont pas moins de 27,5 % des enfants qui vivent dans un désert médical pédiatrique », dénonce l’association.

Selon l’étude, « 92,1 % des habitants de Charente-Maritime résident dans un désert médical lorsqu’on ne prend en compte que les médecins respectant le tarif de base de la sécurité sociale » et « Si l’on considère tous les pédiatres accessibles à moins de 45 minutes, 18,9 % des enfants ayant entre 0 et 10 ans vivent dans un désert médical. Ces spécialistes ne sont que rarement présents en dehors des villes principales et c’est à Royan, Saujon et Surgères que la situation est la plus critique pour se soigner au tarif de la sécurité sociale ».

Les ophtalmologues les plus gourmands

Cet accroissement des déserts médicaux lorsque l’on prend en compte le critère financier, s’explique par la large part des ophtalmologues qui pratiquent des dépassements d’honoraires », selon l’association

Les déserts médicaux aussi en zone urbaine

L’étude casse aussi une idée reçue, celle qui stigmatise le monde rurale où le manque de médecins serait le plus marquant. C’est faux. L’urbain serait également touché si on prend en compte l’aspect géographique et financier. « Le premier désert de France, c’est l’Île-de-France ! », a rappellé la sénatrice communiste Laurence Cohen ce mercredi 9 novembre sur Public Senat.

Dans ses propositions l’UFC Que Choisir veut, entre autre, « réglementer l’installation des médecins dans les zones « surdoter » et la suppression d’aides publiques aux médecins n’appliquant pas le tarif de la sécurité sociale ».

Les propositions de l’association
– L’instauration d’un conventionnement territorial des médecins ne permettant plus aux médecins de s’installer en zones surdotées, à l’exception du secteur 1 (tarif de la sécurité sociale) quand la situation l’exige (remplacement d’un médecin partant à la retraite ou zone très largement sous-dotée en médecins en secteur 1).
– La fermeture de l’accès au secteur 2 (à honoraires libres) à l’origine du développement incontrôlé des dépassements d’honoraires. Les nouveaux médecins ne devraient avoir le choix qu’entre un secteur 1 aux honoraires sans dépassements et l’Option de pratique tarifaire maîtrisée (OPTAM), qui encadre les dépassements d’honoraires
– La suppression des aides publiques aux médecins ne respectant pas le tarif de la sécurité sociale, hors OPTAM
– L’organisation d’un système de désignation effective d’un médecin traitant à chaque usager qui en fait la demande

Une carte interactive gratuite

Selon UFC Que Choisir, 23.5% des usagers ont des difficultés accéder à un professionnel de santé à moins de 30 minutes. C’est pourquoi elle met à disposition sur son site internet une carte interactive gratuite permettant de connaitre les services médicaux accessibles ou non commune par commune à travers la France et bien évidemment en Charente-Maritime, « pour que chacun puisse vérifier l’accès aux soins à partir de sa commune.

Cette carte permet également aux utilisateurs d’interpeller leurs parlementaires pour qu’ils œuvrent à la mise en place de mesures concrètes et ambitieuses », souligne l’association.


[the_ad id= »2951″]