Les ambulanciers sont inquiets et alertent le gouvernement dans une situation globale qui se veut être critique, voir dangereuse pour les patients. Une conjoncture difficile qui s’observe également en Charente-Maritime.
Alors que le secteur de la santé est en crise durable avec une démographie médicale en baisse, une demande de soins en augmentation constante, la profession d’ambulancier est touchée de plein fouet par des faiblesses structurelles.
Entre manque de personnel (plus de 15 000 postes à pouvoir), insuffisance chronique des tarifs et nouvelles contraintes économiques, réglementaires ou environnementales, les ambulanciers ne sortent plus que ce soit à l’échelle nationale ou en Charente-Maritime comme le rapporte Richard Coudonneau, directeur des services d’ambulances « Nuit & Jour » à Saintes et Ambulances Aurore à Surgères.
« Les difficultés ressenties dans le secteur sont les mêmes à l’échelle du département. Nous sommes touchés par des faiblesses structurelles, un manque de personnel et la hausse du gasoil alors que les facturations n’ont, elles, pas évoluées. Il faut savoir qu’une ambulance parcourt environ entre 60 et 85 000 kilomètres par an ».
Tirons la sonnette d’alarme
Sans moyens, les ambulanciers ne sont plus en capacité d’assurer leur mission. Le manquement des pouvoirs publics à leurs obligations menace l’activité d’urgence et touche un secteur tout entier. En effet, l’État avait pourtant sollicité les ambulanciers en juillet dernier pour mettre en œuvre la réforme de l’Urgence Pré-hospitalière (UPH), laquelle confirme pleinement leur statut de professionnels de santé. En vain.
Un secteur qui emploie 55 000 ambulanciers, réparti dans 5 000 entreprises présentes sur l’ensemble du territoire français. C’est du moins ce que rapporte la Chambre Nationale des Services d’Ambulance (CNSA).
On fait certes un métier de passion, mais la passion ne fait pas tout. Effectivement, à terme, les patients peuvent être mis en danger si l’on n’a pas la possibilité d’envoyer une ambulance par soucis économique ». Richard Coudonneau.
D’autant que le contexte inflationniste (prix des carburants, augmentation des salaires sous la pression des hausses des prix) affecte également les ambulanciers. Une étude du cabinet KPMG évalue à + 8,91 % la hausse des charges salariales pour les entreprises de services d’ambulance, en 2023.
Au même titre que les hôpitaux
Les ambulanciers constituent un maillon essentiel de la chaîne du soin puisqu’ils assurent la prise en charge des patients où qu’ils soient sur le territoire. Et la Charente-Maritime n’est pas exempte à entendre le discours de Richard Coudonneau.
Ces derniers demandent alors de bénéficier du même aménagement tarifaire que celui appliqué aux hôpitaux publics ou privés pour garantir l’équilibre de leur exploitation, à savoir une pleine compensation de l’inflation.
« On a besoin de retrouver une certaine attractivité dans notre métier, notamment en matière de salaires. On doit donner envie aux gens d’intégrer le secteur tout comme on se doit d’être attractif au regard des contraintes qui incombent à notre profession ».
L’indexation des tarifs sur l’inflation semble être la clé pour ces professionnels de santé afin d’assurer la sécurité du transport sanitaire. Une augmentation conventionnelle des prix, de l’ordre de 10 à 11 %, est indispensable selon eux.
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