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La Rochelle. Un exercice grandeur nature pour lutter contre les submersions marines

Ce mardi matin, 28 agents de la ville de La Rochelle ont déployé en 7h plus de 400 mètres de batardeau le long du chenal et au Gabut. Le Vieux port a également été réquisitionné pour cet exercice.

Un exercice grandeur nature a été réalisé ce mardi matin pour lutter contre les submersions marines. (©LudovicSarrazin)

Depuis la tempête Xynthia en 2010, de nombreuses dispositions ont été prises concernant la gestion de toutes les surcotes d’eau atteignant la  ratte de La Rochelle et sa ville en cas de risque de submersion.

Ce mardi matin, il était donc une trentaine d’agents municipaux pour un exercice grandeur nature de mise en place de ce dispositif exceptionnelle.

Voir le live Facebook en direct du vieux port de La Rochelle.

En 7h, ils ont déployé près de 400 mètres de batardeau le long du chenal et au Gabut, mais également 815 mètres de bâche au Vieux-Port pour une protection de 1200 mètres. Les quais ont été surélevés de 30 cm.

Une opération assez délicate puisqu’ils ont dû adapter le dispositif aux différents lieux. Entre les Minimes et le Vieux-Port, l’architecture change et il faut protéger à la fois le chenal et le port de La Rochelle.

Un dispositif adaptable et adapté

Dans le chenal, les agents municipaux, sous la direction de Cécile Glémain, directrice des risques majeurs à la mairie de La Rochelle, ont déployé le dispositif à vitesse grand V.

À ce niveau, on protège le niveau de l’eau côté ville en bois avec le système d’endiguement Gabut ville en bois, composé de murets fixes et de parties amovibles avec des batardeaux qui sont en fait des lames en aluminium qu’on vient glisser entre les glissières, mise de chaque côté du mur. Elles permettent de garder dans 99,9 % du temps du passage pour les piétons », explique Cécile Glémain.

L’intérêt d’un tel dispositif est de garder son paysage pour La Ville-en-Bois. Justement, La Rochelle a choisi un paysagiste comme mandataire pour prendre en compte l’aspect patrimoine.

Sur Port Neuf, la mise en place du dispositif est donc totalement différente. Étant donné qu’il y a un double mur avec un canal qui fait une dizaine de mètres de large entre les deux, un seul mur suffit à stopper les risques de submersion.

L’eau pourra effectivement déborder et se mettre dans le lac et éventuellement pouvoir remonter un peu le long de la plaine des Jeux », précise-t-elle.

Pour la directrice des risques majeurs à la mairie de La Rochelle, il vaut mieux parfois ne pas lutter contre les éléments comme dans ce cas de figure. Au contraire. Il faut laisser entrer la mer pour mieux la guider et la renvoyer.

Au Vieux-Port de la cité maritime, ce sera une bâche qui viendra réceptionner l’eau (voir plan de la photo ci-dessous).

L’eau s’engouffre dans la bâche, elle aplatit le fond qui reste bien stable au sol et ensuite la partie haute de la bâche (voir photo 1 à gauche de l’illustration) » , détaille la directrice.

Techniquement, l’eau monte progressivement et lève sa partie supérieure, tenue par des petites ailettes pour le renforcer.

La bâche fait partie des solutions pour stopper la montée des eaux. (©LudovicSarrazin)

Toutefois, ce dispositif n’est disponible que dans des endroits où il n’y a pas de grosses vagues, ce qui est le cas au fond du port « où on a un milieu relativement apaisé ».

Avec ce dispositif, l’objectif est de contrôler la montée des eaux jusqu’aux habitations. Mais si l’eau arrive quand même à passer, comment faire ? Quelle autre solution ?

On va aussi enclencher dans le cadre du plan action prévention des inondations, une étude diagnostic pour voir comment on pouvait protéger les immeubles de tout le secteur avec des batardeaux au niveau des ouvertures et des clapets antiretour pour que l’eau ne remonte pas par les réseaux », prévient-elle.

Pour la mise en place de la bâche, le temps varie également selon le lieu. En temps normal, au bout d’une heure, les premiers agents devraient arriver sur le site en question. Ensuite, il faut compter en moyenne 7h de mise en place avec 28 personnes mobilisées et un total de 400 mètres de batardeau et de clapets.

Du côté de Port Neuf, 4 agents municipaux ont été engagés pendant près de 4h d’intervention pour 87 mètres de protection. D’ici la semaine prochaine, une étude de prédiagnostic va être engagée par la ville de La Rochelle.

On espère avoir des résultats d’ici la fin de l’année afin de voir quelles seront les possibilités de protéger les immeubles. C’est vrai qu’on est dans un contexte particulier sur le Vieux-Port, on a beaucoup de copropriété et pas mal d’activités en rez-de-chaussée donc c’est plus délicat que de protéger une maison individuelle », signale Cécile Glémain.

En cas de submersion marine ou simplement de risques, le dispositif est déclenché par des prévisions météo. Suite à cela, il y aura tout un système d’astreinte autour de l’agglomération.


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