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La Rochelle. Un couple de lesbienne jugé pour avoir secoué un de leur bébé

Deux jeunes femmes étaient au cœur d’une nouvelle affaire de bébé secoué qui a glacé la salle d’audience du tribunal judiciaire de La Rochelle, ce jeudi 29 septembre.

Le couple a été condamnée par le tribunal à 12 mois et deux ans de prison avec sursis pour maltraitance. (©Adobe Stock Illustration.)

À la barre, Alice et Alexandre sont prévenus d’avoir maltraité Candys et Capucine courant mais 2017. Toutes les deux se sont rencontrées 10 ans en arrière dans un contexte déjà très complexe.

Je n’avais que 14 ans. Je me faisais passer pour un garçon sur les réseaux sociaux. C’est là où j’ai rencontré Élise qui en avait 21″, explique Alice.

Puis le couple s’est marié à la majorité de cette dernière. Élise a changé de prénom. Elle est devenue Alexandre. « Vous êtes une femme », lui rappellera en fin d’audience le ministère public lors de ses réquisitions. « Non je suis un monsieur », s’emporte Alexandre.

Garçon dans sa tête, mais c’est bien son corps de femme qui a accouché en 2017 de Candys et Capucine. Là aussi la situation est singulière.

Nous voulions aller faire une procréation médicalement assistée (PMA) en Espagne. Mais nous n’avions pas l’argent pour. Alors nous avons eu une relation à trois avec un homme. Et je suis tombé enceinte. Nous n’avons par la suite plus jamais eu de nouvelles de cet homme », témoigne Alexandre qui se veut particulièrement taiseux.

Les petites jumelles naîtront prématurées. Au fil de l’instruction du dossier, par le président du tribunal les propos d’Alexandre deviennent inentamables pour le ministère public. « Je m’occupais très mal de Candys. Elle ressemblait à son géniteur. J’avais de la haine. Capucine ce n’était pas mon enfant. Elle n’avait pas d’amour de ma part ».

Le cosy contenant le bébé projeté à terre

Le 3 mai 2017, une passante appelle le commissariat de La Rochelle. Elle vient de voir Alexandre jeter à terre le cosy dans lequel était Candys d’une hauteur d’environ un mètre.

La jeune femme s’en prend deux autres qui sont voilées. « Sales bougnoules, retournez dans votre pays. Marine le Pen va passer ».

Alice assiste à la scène de sa voiture mais ne réagit pas lorsque le cosy est projeté à terre. Elle est poursuivie pour non-assistance à personne en danger.

Candys en urgence absolue

Deux jours plus tard les secours interviennent au domicile du couple. Candys est prise en charge en urgence absolue. Le diagnostic tombe et un signalement est fait par les médecins au parquet de La Rochelle pour : le syndrome du bébé secoué.

Alexandre s’en défend fermement. « Je l’ai serré trop fort contre moi en lui donnant le biberon. Ensuite je l’ai retrouvé inerte et pale sur le canapé ». Au cours de leurs mises en examen, les versions des deux jeunes femmes n’ont cessé de varier, dans une vie de couple empreinte de jalousie et de violence.

Alexandre battu par Alice

Alexandre explique avoir été battu par Alice. Mais il lui reproche de son côté d’avoir eu des rapports sexuels avec des hommes. Depuis elles ont signé l’abandon de Candys et Capucine qui sont devenues pupilles de la nation.

L’état de la première n’est toujours pas consolidé. « Des troubles cognitifs à vie sont à craindre », rappelle la partie civile.

Jusqu’à ce 29 septembre, les deux prévenues étaient inconnues de la justice. Deux années de prison dont une sous sursis avec une obligation de soins sont requises à l’encontre d’Alexandre.

12 mois et 2 ans de prison avec sursis

Dix-huit mois de prison intégralement assortis du sursis le sont, concernant Alice. Les défenses respectives plaident sur la personnalité de leur cliente. « Il y a chez elles un faible niveau d’éducation, un jeune âge et une immaturité totale ».

Alice a été condamnée à 12 mois de prison avec sursis. Alexandre a écopé de deux ans de prison dont un avec sursis. Dans son délibéré, le tribunal a aménagé directement la partie ferme par une détention à domicile sous bracelet électronique.

Le couple devra également indemniser solidairement les jumelles, par une provision de 10 000 euros pour chacune d’elles.


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