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La Rochelle. Selon une étude, la perte durable du goût et de l’odorat impacterait 5 % des patients atteints du Covid-19

Selon une étude britannique publiée mercredi dernier dans le British Medical Journal, environ 5% des personnes atteintes de Covid-19 subissent une perturbation durable de leur odorat et/ou de leur goût.

Plus de 5% des personnes touchées par le virus auraient des troubles liés à leur odorat et le goût. (©AdobeStock/Illustration)

A peine deux ans et demi après le début de la pandémie, de nombreux scientifiques cherchent à répondre à certaines problématiques liées au virus de la Covid-19. Mercredi 27 juillet, une étude britannique a dévoilé un premier élément de réponse concernant les problèmes de perte de goût et d’odorat chez certains patients.

D’après l’étude du BMJ, les travaux se basent sur des déclarations de patients et compilent une vingtaine de travaux préalables, qui représentent un total de plus de 3 500 patients. Toutefois, les experts manquent largement de chiffres quant à la fréquence de ces symptômes et, surtout, quant au temps qu’ils mettent à se résorber et disparaître.

Des séquelles pour de nombreux patients

Les auteurs de cette étude concluent qu’après six mois, 2% des patients disent ne pas avoir retrouvé leur goût et 4% font de même avec leur odorat même si un flou persiste quant au fait d’avoir intégralement retrouvé ces sens, ou seulement en partie.

Une part conséquente des patients atteints de Covid-19 semble développer une modification durable de leur sens du goût ou de l’odorat », estiment les auteurs de ce travail publié dans l’une des principales revues scientifiques en Grande-Bretagne.

Par ailleurs, en tenant compte de cet élément, les chercheurs montrent que ces sens restent durablement perturbés chez environ 5 % des patients – 5,6 % pour l’odorat et 4,4 % pour le goût – notamment chez les femmes.

Plus de femmes touchées

Selon les scientifiques en charge de cette étude, ce constat pourrait s’expliquer par une sensibilité olfactive et gustative chez les femmes. Indirectement, ces dernières auraient tendance à faire plus attention et remarqueraient plus facilement une perturbation.

Ainsi, bien qu’une altération inconsciente de l’odorat puisse ne pas avoir d’impact sur la qualité de vie, elle expose les personnes à des risques possibles.

En plus du comportement alimentaire, de la nutrition et de la communication sociale, l’odorat et le goût sont cruciaux pour des fonctions vitales telles que la mise en garde contre les risques environnementaux, notamment les incendies, les vapeurs toxiques, les fuites de gaz et les aliments avariés », expliquent les auteurs.

Conséquence, la perte de l’odorat et du goût nuit à la qualité de vie en privant les personnes touchées de plusieurs plaisirs quotidiens et de liens sociaux.

A savoir : la nouvelle loi sanitaire, définitivement adoptée par le Parlement mardi dernier, prévoit la prolongation des deux outils de suivi et de collecte de données de l’épidémie, SI-DEP (qui permet d’enregistrer les résultats des tests) et Contact Covid (pour le traçage), qui devaient prendre fin dimanche 31 juillet. Seulement, le Conseil constitutionnel a été saisi, mercredi, par plus de 60 députés de La France insoumise. D’après l’article 61 de la Constitution, la promulgation de la loi est donc suspendue le temps que les Sages rendent leur décision.

Pour rappel, cette étude a, en effet, fait le choix de ne retenir que les travaux qui se basent sur les déclarations des patients eux-mêmes quant au fait d’avoir retrouvé le goût et l’odorat. Ces derniers n’y sont pas évalués par des tests objectifs.

Selon les auteurs, leurs chiffres seraient probablement plus élevés en intégrant les études basées sur ce type de tests. Les évaluations objectives tendent, en effet, à rapporter plus de problèmes de goût ou d’odorat, par rapport à ce qu’en disent les patients.


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