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La Rochelle. Le personnel médico-social ne veut plus être l’oublié du Ségur de la santé

Une trentaine d’acteurs du médico-social s’est mobilisée mardi 31 mai devant la Maison du département à La Rochelle.

Manifestation du personnel médico social devant la maison de la Charente-Maritime (Yannick Picard)
Le personnel médico social de Charente-Maritime demande une revalorisation de leur salaire. (©Yannick Picard)

Des professionnels à bout de souffle, mal payés et laissés-pour-compte du Ségur de la santé, c’est le visage qu’ont offert en ce jour de mobilisation nationale devant la maison de la Charente-Maritime, des salariés de la maison d’accueil spécialisée (MAS) Ma Vie de Châtelaillon-Plage, de l’institut médico-éducatif (IME) de la Vigerie de Saint-Savinien, soutenus par des familles.

183 euros net par mois, c’est le montant de la prime versée depuis mai 2022 et issue des accords du Ségur, au personnel des hôpitaux et à celui des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad).

Mais pour le moment le monde médico-social n’est pas concerné.

Je suis éducatrice spécialisée depuis 17 ans à la maison d’accueil spécialisée (MAS) Ma vie. J’ai été embauché en 2005 à 1 223 euros net par mois. Aujourd’hui je gagne 1 900 euros. Une éducatrice spécialisée qui sort d’école est embauchée aujourd’hui à la MAS pour un salaire de 1 290 euros « , explique Emmanuelle Baubeau.

Toujours au smic 30 ans après

Le constat est encore plus amer pour Clara Gueye agent de collectivité au centre d’hébergement du foyer Emmanuelle de Châtelaillon-Plage, « je vais prendre ma retraite en février 2023. J’aurai alors trente ans de carrière. J’ai été embauchée au SMIC. Il était en francs à l’époque. Trente ans plus tard je suis toujours au SMIC ».

Le compte n’y est donc pas pour les oubliés du Ségur, tant sur le fond que sur la forme. « Ce n’est pas une prime qu’il faut. Car une prime ça se donne et ça peut se reprendre, mais c’est une revalorisation des salaires au minimum de 300 euros », poursuit Emmanuelle Baubeau.

L’éducatrice assure toujours aimer son métier, mais elle précise, « il faut une meilleure attractivité, car il est mal payé. En plus les conventions collectives sont différentes suivant les établissements ».

Une profession qui n’attire plus

Une profession qui n’attire plus et un administratif qui subit pour le recrutement, tel est le constat dressé par Emmanuelle Baubeau.

Selon cette dernière la MAS Ma Vie n’est pas épargnée, tout en ne stigmatisant pas la direction mais plutôt l’Agence régionale de santé (ARS),  « il y a un CDI qui n’est pas pourvu et il manque deux remplaçants ».

Cette  situation aurait des conséquences sur les adultes autistes qui sont accueillis à la MAS. C’est ce qu’affirment Marie José et Daniel Lindor dont la fille y réside depuis 2008.

On sent le personnel à bout de souffle et nos enfants le ressentent. Le comportement de Séverine a changé. Elle est beaucoup plus instable. Séverine a régressé ces derniers mois. Nous sommes ici pour soutenir ensemble du corps médico-social, y compris la partie administrative et saluer la qualité de leur engagement « .

Tous, familles y compris, se montrent inquiets à la veille de négociations (en juillet prochain, ndlr) vers une convention unique des établissements médico-sociaux. « C’est un combat important », conclu Emmanuelle Baubeau.


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