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La Rochelle. Le monde conchylicole prend les armes contre le plastique

D’ici à fin 2023, 100 hectares d’anciennes concessions conchylicoles seront nettoyés afin de réduire la quantité de macro-déchets plastiques présents dans le milieu et d’améliorer la qualité de l’eau.

Sur les deux premiers sites (Angoulins et le Port du Plomb) ce sont 14 tonnes de ferraille et 60 tonnes de plastique qui avaient ramassés. (Yannick Picard)
Sur les deux premiers sites (Angoulins et le Port du Plomb) ce sont 14 tonnes de ferraille et 60 tonnes de plastique qui ont été ramassées. (© Yannick Picard)

À la manœuvre de cette  vaste opération de nettoyage du littoral qui vient de débuter, le Parc naturel marin de l’estuaire de la Gironde et de la mer des pertuis, le Conseil départemental de la Charente-Maritime et le Comité régional de la conchyliculture (CRC).

Une première étape a été menée en 2021. Elle a consisté à réaliser un diagnostic des surfaces proches de l’estran à nettoyer et des moyens à mobiliser afin d’y arriver.

De La Rochelle à Ronce-les-bains

Au final ce sont 12 bancs conchylicoles abandonnés et présentant des plastiques et des ferrailles qui ont été identifiés de La Rochelle à Ronce-les-bains. Le coût de l’opération dépasse le million d’euros.

Ce projet baptisé Netconch est financé à hauteur de 800 000 euros par le parc naturel marin grâce au plan de relance de l’état, par le Département de la Charente-Maritime pour 200 000 euros et par le CRC pour près de 100 000 euros », précise Jean Prou, le président du parc marin.

Sous ses pieds quelques mètres plus bas, le site de Pampin entre la Rochelle et L’Houmeau, véritable spot pour le regard, mais dont 10 hectares sont occupés par d’anciennes concessions conchylicoles.

En 1860, au départ de l’histoire ostréicole, on venait y casser la banche calcaire à la pioche, ces pierres devenaient des collecteurs. Le site a été abandonné au fil des années. Il faut maintenant le rendre cohérent avec l’estran », poursuit Jean Prou.

Pour cela de lourds moyens mécaniques, mais également de nombreuses petites mains chargées de ramasser les macro-déchets plastiques. « C’est une opération de service public. Il faut enlever ces ferrailles et ces plastiques qui au fil du temps finissent par être filtrés par les coquillages », explique Laurent Champeau du CRC de Charente-Maritime.

Le problème n’est pas nouveau. Dans le début des années 90, des parcs à huîtres avaient été abandonnés suite à des problèmes de croissances des coquillages.

Des installations âgées entre 40 et 50 ans

À l’époque un bateau spécial, La Trézence avait été construit dans le cadre d’opération de nettoyage pour le compte du Département de La Charente-Maritime. Il est revenu aujourd’hui au CRC 17.

Les ostréiculteurs ont l’obligation de remise en état des concessions à la fin de leur exploitation. Mais ici les installations ont entre 40 et 50 ans. On ne peut plus obliger les professionnels à les nettoyer tout simplement parce que certains de ces ostréiculteurs sont morts », confie Philippe Morandeau le président du CRC 17.

3 mois de nettoyage prévus

Une fois réhabilités, ces 100 hectares sur les 800 à 1 000 qui seraient concernés en Charente-Maritime seront remis en réserve foncière par la Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM).

Le temps pour le nettoyage de la zone de Pampin est estimé à 3 mois. Quant aux quantités de déchets collectés elles pourraient se révéler édifiantes au regard des deux premiers sites (Angoulins et le Port du Plomb) déjà nettoyés : 14 tonnes de ferraille et 60 tonnes de plastique.


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