Vendredi 22 juillet, le tribunal judiciaire de Poitiers a jugé le quinquagénaire pris dans une spirale infernale de violence.
Patrice avait été présenté une première fois le 4 juillet en comparution immédiate devant la justice. Dans un souci d’impartialité l’affaire de cet avocat Rochelais avait été déplacée devant le tribunal judiciaire de Poitiers.
En attendant d’être examiné par un expert psychiatre, le quinquagénaire avait été placé en détention provisoire. Ce 22 juillet, Patrice a de nouveau comparu dans le box des prévenus du tribunal judiciaire de Poitiers.
Rupture et abandon de famille
La justice lui reproche plusieurs faits de violence dont certains commis avec l’usage d’une arme et menaces de mort. L’avocat qui avait été suspendu par le barreau de La Rochelle pour une durée de 4 mois est en situation de rupture sociale. Sa séparation avec sa compagne se passe mal. Il devra d’ailleurs répondre d’abandon de famille.
Le 31 mars dernier il s’en prend à la propriétaire de son logement de Lagord qui lui annonce la mise en vente de ce dernier. Une machette et une masse à la main il devient menaçant. Puis le 28 juin, le quinquagénaire accompagné de deux colosses fait usage d’une bombe lacrymogène dans les locaux de la concession Mercedes de Puilboreau.
Il a gazé mes employés, pour une histoire de voiture accidentée. Il voulait que nous allions la chercher devant chez-lui. Mais il y avait un souci avec l’assurance du véhicule. Mes collaborateurs sont traumatisés de ce comportement. Je viens de faire appel à une société de vigiles pour les protéger. Je ne suis pas rassuré », explique Stéphane Gérard le patron de la concession.
Quelques minutes plus tard direction Fouras, où se tient l’assemblée générale de l’ordre des avocats du barreau de la Rochelle. Patrice a une dent contre la bâtonnière Me Catherine Cibot-Degommier. Certainement depuis sa suspension le 9 juin 2022.
C’est alors la panique parmi la centaine d’avocats réunis pour élire leur nouveau bâtonnier en voyant leur confrère s’avancer vers eux en balançant un sac à la main. « Nous ne savions pas ce qu’il y avait dedans. Les deux hommes de main avaient refermé la porte. Certaines de mes consœurs ont sauté par la fenêtre », confie Me Grégory Doranges.
Des armes retrouvées dans le coffre de la voiture
Quelques jours auparavant, Patrice avait menacé en vidéo la bâtonnière du barreau de La Rochelle. De nombreuses armes ont été retrouvées par les policiers dans le coffre du véhicule de l’avocat lors de son interpellation.
L’expert psychiatre qui l’a examiné lors de sa détention parle d’une altération probable du discernement au moment des faits, mais pas d’une abolition. Ce qui rend le quinquagénaire pénalement responsable de ses actes.
Trois ans de prison dont la moitié avec sursis sont requis par le ministère public. Le tribunal a coupé la poire en deux. Patrice a écopé de 18 mois de prison dont 8 ferme. L’avocat qui a annoncé son intention d’arrêter la profession au 31 décembre prochain a été maintenu en détention.
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