Celui qui au cours des années 70 à 80 a boxé contre les meilleurs mondiaux a comparu devant le tribunal de La Rochelle pour avoir voulu, « faire la peau », à son kinésithérapeute.
Si Michel, diminué par la maladie, n’a plus l’allure, il lui reste la verve et l’envie d’en découdre. L’ancien boxeur professionnel était convoqué le 11 mai dernier devant le tribunal judiciaire de La Rochelle. Il est reproché au septuagénaire d’avoir menacé de mort à plusieurs reprises entre février 2020 et février 2021, son kinésithérapeute dans son cabinet à La Rochelle.
La demande de l’avocat de l’accusé pour une nouvelle expertise psychologique de son client a été rejetée. Michel est atteint de troubles cognitifs et de la personnalité. Mais lorsqu’il voit son ancien kiné assis sur le banc des parties civiles, son sang ne fait qu’un tour.
« Je vais te butter »
L’ancien boxeur reproche au praticien de lui avoir fait une mauvaise manipulation qui depuis lui provoquerait des troubles de l’équilibre et un blocage de la mâchoire, « il a fait une faute professionnelle. Je n’arrivais plus après à monter sur mon vélo pour aller acheter mon pain. J’ai combattu les meilleurs mondiaux. Un truc comme ça, ça ne m’était jamais arrivé ».
Le 18 février 2020, Michel fait un scandale dans la salle d’attente de Régis, « je vais te butter ». Puis il revient à deux reprises. Mais le kiné est absent.
Ce n’est qu’un an plus tard, après avoir ruminé sa colère que Michel revient à la charge, « je vais te tuer et puis je vais aller en prison ». À la barre l’ancien champion n’en démord pas, « un client ça se respecte ! ».
Avant de clarifier ses propos, « il interprète à sa manière. J’ai juste dit que j’allais lui mettre une volée, une raclée. Le tabasser en fait. Ou lui dresser le poil ». Quitte à aggraver son cas, « de toute façon dans l’état où j’étais je n’aurai pas pu le faire. Alors j’aurai pris une barre de fer. Je l’ai surveillé pendant 15 jours ».
Condamné pour violences conjugales
Le tribunal revient sur le casier judiciaire du boxeur qui comporte une mention prononcée en juillet 2021 pour des violences conjugales, « j’avais saisi ma femme à la gorge. C’était juste pour lui faire peur ». Ce qui vaudra à Michel 6 mois de prison avec sursis.
L’avocat de la partie civile cherche à comprendre, « ça veut dire quoi, je vais lui faire la peau ? » ce à quoi le ministère public répond, « c’est une menace de mort. Je note cette agressivité aujourd’hui à la barre. Ce qui m’inquiète, c’est cette surveillance durant 15 jours ».
Une amende de 2 000 euros est requise, ainsi qu’une interdiction de contact avec la partie civile et de fréquenter son cabinet. Pour la défense son client n’est, « pas dangereux ». Mais celui-ci rumine une dernière fois, « j’ai rencontré les meilleurs mondiaux. Je vous assure qu’aucun ne m’a démonté la mâchoire comme lui, il l’a fait… ».
Michel a finalement écopé d’une amende 600 euros.
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