Un agent hospitalier était accusé d’avoir commis des violences à de nombreuses reprises sur certains de ses enfants. Le tribunal de La Rochelle a dû démêler le vrai du faux.
Ambiance pesante dans la salle d’audience du tribunal judiciaire de La Rochelle ce jeudi 21 juillet. S’il avait accepté la proposition que lui avait faite le parquet, Denis ne se serait pas retrouvé à la barre. Mais droit dans ses bottes, le quinquagénaire, n’a pas accepté de faire un stage de sensibilisation aux responsabilités parentales.
Le procureur de la République a donc poursuivi le quinquagénaire pour des violences qu’il aurait commis sur plusieurs de ses enfants entre 2015 et 2020.
Des propos confus et inaudibles
En dépression depuis 18 mois, l’agent hospitalier reconnaît bien, « quelques petites fessées pour fixer le cadre ». Mais pas les accusations de violences répétées sur l’ensemble des 7 enfants, proférées par sa fille adoptive Litiou âgée de 17 ans.
Invitée à témoigner à la barre les propos de l’adolescente sont confus inaudibles et incompréhensibles. « Le tribunal en tirera les conclusions qu’il aura à en tirer », indique le président Paul Roubeix. Une semaine avant l’audience, Litiou avait écrit au procureur de la République en lui demandant de retirer les deux plaintes qu’elle avait déposées.
C’est à l’occasion d’une fugue que l’adolescente se confiera à la police. Son père adoptif revient sur cet évènement.
Ce n’était pas la première fois. Des fois elle fugue durant un mois avec des dealers du coin qui l’emmènent dans des appartements du 93. Ensuite ils redescendent avec de la drogue pour la revendre sur La Rochelle et Rochefort », indique le père.
Aujourd’hui les parents adoptifs de Litiou ont décidé de la placer auprès des services de l’aide sociale à l’enfance (ASE). L’adolescente est en attente d’une place à Rochefort. Assis à côté de son père Yéo témoigne à son tour.
Aucune violence
Âgé de 18 ans le jeune adulte contredit sa sœur. Pour lui aucune violence de la part de son père sur l’ensemble de la fratrie de 7 enfants, « Litiou veut se venger du reste de la famille ».
Tout a été grossi, amplifié. Je ne pouvais pas accepter ça. J’aurai pu aller faire ce stage. Mais je voulais que cette audience se déroule pour que je puisse venir m’y expliquer », martèle le père de famille.
De son côté, « s’il avait accepté de faire ce stage, il ne serait pas là aujourd’hui. La violence n’est pas un moyen pour éduquer ses enfants », rappelle le parquet.
Une peine de trois mois de prison avec sursis est requise. La défense parle d’un, « dossier déstabilisant et révoltant ». Elle revient sur la lettre adressée par Litiou au procureur de la République, « elle écrit : je n’ai pas été frappée et je n’ai jamais vu mon père frapper mes frères et mes sœurs ». La relaxe est plaidée.
Le tribunal a relaxé l’agent hospitalier, « il y a beaucoup d’éléments contradictoires dans ce dossier », a t-il conclu.
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