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La Rochelle : Jordan Guyon gravement blessé à la verge a-t-il été victime d’une bavure policière à Puilboreau ?

Bavure policière devant le McDonald’s de Puilboreau ? C’est que tendent à démontrer les images de la vidéosurveillance, projetées lors de l’audience correctionnelle du tribunal judiciaire de La Rochelle, ce 2 mai.

Mc Do Puilboreau ©Corentin Cousin
Il était 1h30 du matin ce 13 novembre 2019 devant le Mc Donald’s de Puilboreau lorsque l’altercation avec les forces de l’ordre a eu lieu. (©Corentin Cousin).

Jordan Guyon, ancien rugbyman et frère de Jonathan ex-pro du Stade Rochelais, est accusé en compagnie d’un autre homme de s’être rebellé le 23 novembre 2019 vers 1h30 du matin devant le drive du McDonald’s de Puilboreau.

L’un et l’autre sont inconnus de la justice. Les policiers à l’origine de la procédure ne se sont pas constitués partie civile et sont absents de l’audience. L’interpellation de Jordan n’était pas passée inaperçu dans les médias locaux en raison de la gravité de ses blessures. « Mon client a été sévèrement mordu aux parties intimes par le chien des policiers. Cela a duré plus de 45 secondes », rappelle l’avocate du prévenu.

12 points de suture sur la verge et les testicules

Évacué par les pompiers alors qu’il baignait dans son sang, Jordan Guillon avait été pris en charge par les urgences de l’hôpital de La Rochelle. Il en ressortait quelques heures plus tard avec 12 points de suture sur la verge et les testicules, 45 jours d’interruption temporaire de travail, habillé d’une simple chemise hospitalière pour être placé en garde à vue.

« On ne lui a rien épargné. C’est scandaleux, la totale ! », poursuit le conseil du prévenu. Jordan Guyon a déposé plainte. La procédure a été classée sans suite par le parquet de La Rochelle.

À la barre ce dernier, tout comme le second prévenu démentent s’être rebellés cette nuit-là.  Même s’ils reconnaissent avoir descendu ensemble quelques bières auparavant dans un bar de la zone commerciale. La procédure avait été engagée sur les seules déclarations des policiers.

C’était sans compter à l’audience sur la projection des images de la vidéosurveillance du fast-food. « Ces images sont intéressantes par souci de la vérité. On se demande d’ailleurs après les avoir visionnées si l’on parle des mêmes faits », précise la présidente Cécile Brunet-Ludet.

« Je n’étais pas menaçant. J’essayais de calmer la situation »

Jordan Guyon n’y apparaît pas dans la provocation. Mais plutôt comme celui voulant ramener le calme, « je n’étais pas menaçant. J’essayais de calmer la situation ». Le chien est quant à lui très énervé. Il ne porte pas de muselière comme déclaré par les policiers. L’animal est presque instantanément lâché sur Jordan. Sans sommation, à l’inverse aussi de ce qu’avaient indiqué les policiers.

Autre point troublant, les propos d’un témoin qui avait filmé la scène avec son téléphone portable, « les policiers m’ont vu. Ils m’ont demandé de déverrouiller mon téléphone portable et d’effacer la vidéo. Sinon ils me promettaient de me mettre une grande baffe dans ma gueule. Ils m’ont enfermé plusieurs heures dans une cellule ». Malgré tout, les images sont versées à la procédure.

Le ministère public estime que, « les policiers ont été pris dans une nasse ». Une peine de trois mois de prison avec sursis est requise à l’encontre des deux prévenus. La défense rappelle que ses clients n’ont jamais reconnu les faits. La relaxe est plaidée et obtenue. Jordan n’ira pas en prison.

Aujourd’hui Jordan Guillon pourrait demander la réouverture de son dossier en se constituant partie civile devant le doyen des juges d’instruction. Ce ne sera pas le cas. « Mon client est très perturbé. Il est rassuré que l’audience se soit bien passée. Il reste une victime dans ce dossier et non les policiers. Le classement de la plainte est contestable. Elle ne le sera pas. Jordan souhaite l’apaisement et tourner la page », conclu son avocat, Me Eric Cianciarullo.


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