Ambiance tendue au tribunal judiciaire de La Rochelle ce lundi 12 juillet, dans une affaire de violence volontaire entre un joueur de football du FC Atlantique et sa victime, joueur de Surgères.
À la barre Julien, 30 ans, est un véritable écorché vif. Il lui est reproché des violences suivies d’une incapacité supérieure à 8 jours commises dans une enceinte sportive le 20 mars dernier. Ce jour-là son équipe du FC Atlantique affrontait à La Rochelle son homologue du Canton d’Aunis.
Julien est l’arrière droit du FC Atlantique et Wilfried, la victime, l’ailier droit du Canton d’Aunis. Tout bascule à la 87e minute de la rencontre lorsque le Rochelais déborde le Surgérien dont l’équipe était en train de gagner le match.
Les deux pieds en l’air sur la jambe
Ce dernier saute les deux pieds en l’air sur la jambe de l’ailier droit alors qu’il n’avait plus le ballon. Sous l’impact, le tibia de Wilfried se rompt net. « Tout le monde a entendu le bruit. Vous vous êtes jeté les deux pieds en avant », explique le président du tribunal.
Julien ne partage pas du tout cette vision de la scène, « non, chef, j’ai juste fait un tacle. Il arrivait sur moi. J’étais défenseur. Je n’ai jamais décollé les deux pieds. J’en ai juste mis un, un peu trop haut ».
Quatre mois après les faits, Wilfried porte toujours les stigmates de sa blessure. Son état n’est pas consolidé.
Mon client a eu deux mois d’interruption temporaire de travail (ITT). Il a dû rester immobilisé durant un mois. Il doit garder une broche pour une année », plaide Me Olivia Pieri.
Présidents et vice-présidents des deux clubs ont dénoncé le geste du défenseur. Wilfried a écopé d’un carton rouge, « un rouge direct c’était la première fois » . Mais il a fait sa forte tête pour sortir du terrain, sans prendre de nouvelles de l’état de santé de son adversaire et stigmatisant le public.
Le FC Atlantique l’a exclu du club dont il faisait partie depuis octobre 2021. Sa licence a été suspendue pour 14 mois. « Votre président l’a même déchiré sur-le-champ », rappelle le tribunal. « De toute façon, je ne veux pas reprendre le foot », précise Julien.
19 mentions au casier judiciaire
Les 19 mentions qui figurent à son casier judiciaire ne plaident pas en sa faveur. Ni même ses incarcérations et son placement sous bracelet électronique. « Ça fait beaucoup tout ça », constate le tribunal.
Le ministère public parle d’une, « agression délibérée. Vous avez un problème avec le respect des règles et sur la façon de gérer vos nerfs. Dans une enceinte sportive on doit se sentir en sécurité ».
Une peine de trois mois de prison avec sursis est requise. Julien est seul à assurer sa défense.
Je n’ai plus rien à dire. Ça sert à quoi de parler ? Vous ne croyez pas ce que je dis. Donnez moi ma peine et on passe à autre chose. Je ne voulais pas faire ça. J’y ai été fort pour récupérer le ballon. J’ai fait le mec fort. Mais quand je suis rentré chez moi, je n’étais pas bien du tout ».
Julien a écopé de trois mois de prison avec sursis, obligations de soins et d’indemniser sa victime. Une expertise médicale a été ordonnée pour cette dernière.
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