Un ancien détenu de la Maison centrale de Saint-Martin-de Ré a de nouveau fait parler de lui en plein centre-ville de La Rochelle.
Sergueï est d’origine Russe. Il a obtenu la nationalité française par décret et vit à La Rochelle. Le quinquagénaire était convoqué le 12 juillet dernier devant le tribunal judiciaire de La Rochelle pour répondre de violence avec usage d’une arme et de menaces de morts réitérées, commises dans un bus à La Rochelle le 23 février.
Sergueï a un lourd passé judiciaire. Son casier comporte 5 mentions dont une condamnation par la cour d’assises de la Dordogne à 15 années de réclusion criminelle pour une tentative de meurtre. Une peine qu’il a purgée à la maison centrale de Saint-Martin-de-Ré.
À la barre du tribunal ce 12 juillet, le quinquagénaire essaie d’en imposer. À plusieurs reprises, il défie du regard, Emma assise derrière lui sur le banc des parties civiles.
Le jour des faits, cette dernière écoute de la musique sur son téléphone portable dans un bus de la ville de La Rochelle. La jeune femme pose ses pieds contre une barre qui sert aux voyageurs, circulant debout, à se maintenir.
Un couteau de 12 cm sur le ventre
Sergueï lui fait la remarque. Emma ne réagit pas. Le quinquagénaire vient alors s’asseoir à côté d’elle. De son sac il sort un couteau avec une lame en céramique de 12 cm de long, qu’il pose sur le ventre de sa victime. Emma la repousse avec la paume de ses mains. Elle se blesse.
Le prévenu menace alors de mort sa victime, « le jour où je te vois, je te plante ». Emma revient sur la scène qu’elle a vécue.
J’ai eu peur de mourir. J’ai mis mes mains sur la lame du couteau pour me protéger ».
Sergueï tente d’expliquer son geste, « mettre les pieds sur cette barre, ce n’est pas bien du tout. Des gens mettent leurs mains dessus. Il y a même des enfants qui la lèchent ». Emma qui habite dans le même quartier que son agresseur explique l’avoir croisé à plusieurs reprises dans les rayons du supermarché, « j’ai fait appel aux vigiles ».
Son avocat qui réclame pour elle la somme de 10 000 euros pointe du doigt la personnalité du prévenu, « il ne rigole pas. Ce n’est pas un enfant de chœur ».
« Cette scène est terrifiante »
Le ministère public parle, lui, des images de vidéosurveillance enregistrées par les caméras du bus, « cette scène est terrifiante. Les faits sont graves et commis en récidive ». Une peine de 10 mois de prison dont 4 avec sursis est requise.
Sergueï s’excuse. Son avocat insiste sur la demande indemnitaire de la partie civile qu’elle trouve trop élevée. Le tribunal a condamné le quinquagénaire à 8 mois de prison dont la moitié avec sursis et une interdiction de contact avec Emma. Sergueï devra également l’indemniser à hauteur de 3 000 euros.
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