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Surgères. L’usine de méthanisation Aunis Biogaz se fait une place dans l’économie locale

Deux ans après sa création, Aunis Biogaz, l’usine de méthanisation de Surgères, continue de consolider son développement. Confiante, malgré les critiques au niveau national, dans les vertus de son « gaz vert ».

L’article est accompagné d’un reportage vidéo.

L’unité de méthanisation est située au nord de Surgères au cœur du Parc d’Activités de la Combe. (©AntoineColin)

En Charente-Maritime, Aunis Biogaz est le premier projet de méthanisation en injection de biométhane. L’usine est une pionnière.

Résultat, la société de méthanisation lancée à Surgères grâce à l’aide d’une vingtaine exploitations agricoles du territoire profitent de son développement pour se faire une place dans le tissu économique locale.

Et défendre les vertus économiques et écologiques de son unité de production de biométhane. Mis en service en 2020, l’outil repose sur un processus de digestion durant une quarantaine de jours de fumiers et lisiers d’élevages, mais aussi de déchets agroalimentaires.

Un projet ambitieux et responsable

Si Aunis Biogaz n’a jamais eu de problèmes avec les défenseurs de l’environnement, l’usine de méthanisation compte bien profiter du succès de son processus d’extraction d’énergie pour emmener la population de l’Aunis Sud vers des modes de consommation plus responsables.

Avec cette énergie, nous, on en fait du biogaz, on épure le gaz pour qu’il soit à un taux de méthane aux alentours des 96/97 % », explique Thierry Bourret, président d’Aunis Biogaz.

Un méthaniseur est « une grosse bouillotte ». Sa fonction ? Dégrader la matière organique sans oxygène, « de manière totalement étanche », précise Thierry.

Ainsi, les bactéries dégradent la matière et produisent du gaz et du digesta qui est le résidu de toute cette matière », ajoute le président.

Ce projet a débuté en 23013. À l’époque, l’ex-région Poitou-Charentes lance un appel à projets pour développer la méthanisation en Aunis Sud. Rapidement, Thierry Bourret et son équipe souhaitent être de la partie et montent un dossier.

Après validation, une étude de développement pour connaître la faisabilité du projet est lancée pour évaluer le nombre de potentiels partenaires intéressés par cette idée dans un rayon de 15 kilomètres.

Suite à cela, on a regroupé une vingtaine d’apporteurs, soit 15 agriculteurs et éleveurs qui apportent de la matière régulièrement, et une partie de céréaliers qui apportent des cultures intermédiaires comme le seigle », se rappelle-t-il.

Résultat, Aunis Biogaz a été pensé comme un projet agroécologique durable et performant, adapté au territoire et au contexte économique du territoire Aunis Sud. Il est porté par la SAS Aunis Biogaz, créée et gérée par des exploitants agricoles locaux.

L’unité de méthanisation injecte ses premiers mètres cubes de biogaz dans le réseau GRDF. La capacité de production de l’unité est par ailleurs évaluée à 25% de la consommation de gaz des foyers et des industries de Surgères.

La France souhaite développer la méthanisation, mais on est encore au début de ce développement puisque la production nationale est de 2 % de gaz issus de la méthanisation. Toutefois, les objectifs de GRDF et des autres fournisseurs est d’avoir des niveaux beaucoup plus élevés et pourquoi pas implanté du gaz totalement renouvelable », espère Thierry Bourret.

Une innovation tournée vers l’environnement et la biodiversité, intégré dans un circuit court et une économie circulaire, qui pourrait montrer le chemin à suivre pour plusieurs entreprises et collectivités dans les années à venir, notamment dans ce contexte de guerre en Ukraine qui nous a montré toutes les limites de notre indépendance énergétique.

Voir le reportage.


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