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La Rochelle. Coup de couteau et coups de feu rue Verdière

Située à quelques encablures du Vieux Port de La Rochelle, la rue Verdière est souvent le théâtre de rixes sur fond d’alcool et de stupéfiants. Cela n’a pas manqué les 18 et 22 décembre dernier.

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La Rue Verdière, souvent le théâtre d’exactions à La Rochelle.(©Yannick Picard illustration)

Il ne se passe guère une année au tribunal judiciaire de La Rochelle, sans que la petite rue du centre-ville de La Rochelle ne soit évoquée à sa barre. Comme ce fut d’ailleurs le cas le 22 décembre dernier. Ce jour-là les magistrats avaient à statuer sur deux affaires qui s’étaient déroulées dans cette fameuse rue Verdière.

Un skinhead était jugé pour avoir porté un coup de couteau au visage d’un homme dont la couleur de peau était noire le 5 décembre dernier. Le crâne rasé est âgé de 24 ans et était alcoolisé ce soir-là. Il déclare, « ne plus se souvenir », au président du tribunal. Même si lors de sa garde à vue et à de nombreuses reprises, les policiers lui ont repassé en boucle les images de la vidéosurveillance de cet endroit sensible de la ville.

Un coup de couteau qui lui a transpercé la joue

Que s’est-il passé lorsque le skinhead a croisé la route d’un homme aux dreadlocks, qui lui aussi était alcoolisé ? Le ton serait monté selon la compagne du prévenu, « l’autre l’a traité de facho de blanc. » Vrai ou faux, il y a bien les images, mais pas le son. La victime a quant à elle bien reçu un coup de couteau qui lui a transpercé la joue.

Le procureur de la République Laurent Zuchowicz voit, « un aspect inquiétant de sa personnalité », lors de ses réquisitions à l’encontre du prévenu. La défense plaide sur la personnalité de son client. Il a écopé de sept mois de prison avec sursis, assortis de cinq mois aménageables avec le port d’un bracelet électronique et l’interdiction de porter  ou détenir une arme soumise à autorisation durant les cinq prochaines années.

La finale de la Coupe du monde

La seconde affaire jugée concerne des coups de feu tirés le soir de la finale de la Coupe du monde. Les circonstances restent floues sur une rixe qui a opposé deux hommes ce jour-là. « C’est une situation confuse », ne cache pas le procureur de La République Laurent Zuchowicz.

Suite à une bagarre dans le hall d’un immeuble de la rue Verdière, deux hommes sont transportés aux urgences. Cette petite rue du centre-ville proche du Vieux port a déjà été le théâtre de rixes entre SDF. Mais la raison qui a conduit le prévenu dans le box et lui seul est l’usage d’un pistolet d’alarme avec lequel il a tiré plusieurs coups de feu.

Un mois avant les faits, un contentieux a éclaté entre les deux hommes. Le premier, agent de sécurité dans un bar de la ville a été menacé avec un pistolet par le second, riverain de la rue Verdière. L’agent de sécurité a déposé plainte. Alors forcément lorsqu’ils se recroisent de nouveau le dimanche 18 décembre, les vieilles rancœurs refont surface. L’agent de sécurité déclare avoir été agressé par le riverain et ses chiens. Ce dernier se positionne en victime.

« Il n’était pas en légitime défense »

Point commun entre les deux hommes, ils sont des consommateurs de cannabis. Ils étaient sous son emprise le soir de la finale de la Coupe du monde. Le prévenu déclare que l’agent de sécurité protégerait un point de deal rue Verdière. Alors que ce dernier confie que son agresseur embête des jeunes Place de Verdun à La Rochelle. Bref difficile d’y voir très clair. Mais une certitude, seul le prévenu déjà connu de la justice a bien tiré et selon le parquet, « Il n’était pas en légitime défense ».

Et pourtant, « mon client a eu peur pour sa vie. C’est lui qui a essuyé les coups les plus violents. Il s’en est même évanoui lorsqu’il est arrivé à l’hôpital », plaide Me Raphaël Joyeux pour le prévenu.

Ce dernier a passé noël derrière les barreaux. Il y passera également le jour de l’an. Le tribunal l’a condamné à six mois de prison et révoqué 4 mois de sursis qu’il avait au-dessus de la tête. Le maintien en détention a été prononcé.


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