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La Rochelle. Avec la concertation citoyenne, le Gabut fait cap vers l’avenir

Après l’ouverture d’une concertation citoyenne concernant l’avenir du Gabut, les participants sont venus présenter leurs projections au public à la salle Verdière de La Coursive, jeudi 6 octobre, à La Rochelle.

La restitution publique de cette concertation a eu lieu à la Coursive en présence de M. le Maire et de Mme Têtenoire, adjointe à la démocratie locale. (©AntoineColin)

Quel sera l’avenir du Gabut ? Le 20 octobre 2021, la Ville de La Rochelle a lancé une grande concertation « Dessine-moi un Gabut », afin d’écouter, débattre et élaborer le projet urbain à venir dans ce quartier emblématique de la cité maritime.

Après une première enquête lancée en décembre dernier, 130 acteurs et usagers du territoire (habitants, commerçants, associations…) se sont lancés dans des débats et des ateliers citoyens entre mars et mai dernier. L’occasion d’échanger, de débattre, rassembler et trier toutes les idées.

Résultat, si les participants souhaitent conserver et réhabiliter les bâtiments présents au Gabut pour en faire des lieux de vie et d’exposition, ils veulent également conserver l’espace de graff pour qu’il puisse rester un lieu d’expression.

D’ici la fin de l’année 2022, la Ville de La Rochelle analysera ces propositions au regard de la réglementation en vigueur et des contraintes techniques et financières pour vérifier leur faisabilité et réaliser des arbitrages. Puis un projet final verra le jour. Celui-ci se concrétisera sûrement sur le terrain l’année d’après, en 2023.

Conserver et réhabiliter les bâtiments

Suite à un premier état des lieux de l’enquête et de la concertation citoyenne, les citoyens participants ont beaucoup parlé des bâtiments.

Cela nous a permis d’aller sur place et de se rendre compte des espaces disponibles et ramener ces informations à l’atelier pour débattre », explique une participante.

De ce premier point de perspective, ils ont débattu et proposé des idées. Il y a actuellement 5 bâtiments sur le Gabut.

Leur volonté est d’assurer un entretien des bâtiments avant, pendant et après les réhabilitations » pour les conserver en bon état et réduire le sentiment d’insécurité ».

Ainsi, le hangar à sheids, située le long de la rue de l’Armide, pourrait devenir un lieu réservé à des événements culturels. L’idée est de garder « un lieu assez neutre pour organiser des événements comme des concerts ou encore des expositions » avec une ouverture sur l’extérieur.

On voudrait que ça soit un lieu qui vit toute l’année avec différentes prestations, différents publics, etc. (…) D’ailleurs, on souhaite conserver la partie existante avec la pétanque, molki, palais », souligne un autre citoyen.

Pour le bâtiment Ex-DID, du côté de la rue de l’Archimède, il pourrait être réservé aux associations et à la location de bureau « pour préserver un équilibre financier ».

Les associations tourneraient régulièrement et une autre partie du bâtiment pourrait être louée à une structure pérenne dans le temps pour donner une stabilité et une identité au Gabut« , a précisé la ville sur son site.

Concernant l’atelier collé au hangar, il pourrait disparaître afin de donner de l’espace dans le centre du Gabut. En revanche, la Maison du notaire serait conservée pour faire un espace d’accueil en rez-de-chaussée et un café à l’étage.

Par ailleurs, le logement du gardien, situé en prolongement du bâtiment Ex-DID, servirait d’espace de stockage. Toutefois, leur volonté est d’assurer une ambiance conviviale et intergénérationnelle au Gabut.

Et cela pourrait passer par la mise en place de baux renouvelables réétudiés périodiquement par l’entité unique de gestion et le maintien d’espaces ouverts, libres, gratuits sur le Gabut, sans horaires d’ouverture ni de fermeture.

La réhabilitation des bâtiments permettra donc d’accueillir une part d’activités/évènements ponctuels payants qui pourraient être accueillis dans le Hangar à sheds (cours et ateliers, buvettes associées à des évènements etc.), dans le Bâtiment ex-DID (cours et ateliers, vente d’artisanat local etc.) et dans la Maison du Notaire (restauration).

Un encadrement des loyers serait envisageable pour à la fois éviter une concurrence déloyale avec les commerçants riverains et assurer des coûts accessibles pour les usagers.

Des idées novatrices qui pourrait permettre d’assurer le lien avec la population et ses riverains mais aussi un équilibre budgétaire.

« Une identité particulière »

Le Gabut est aussi une identité, un symbole. Si le lieu s’est tourné vers la jeunesse ces dernières années, les participants à ce projet souhaite justement préserver « une identité particulière » en  conservant l’espace de graff comme un lieu d’expression.

On veut garder la surface maximum d’exposition du street-art, c’est une identité et une pratique vraiment particulière, propre au Gabut. Elle est la partie rebelle du gabut ! « , se réjouit un participant.

Le maintien d’une zone multisports gratuite et accessible à toutes et tous en extérieur semble également faire partie des attentes des citoyens. Les participants n’ont pas déterminé le type d’activités sportives ni leur délimitation dans la zone multisports, mais ils désirent « une polyvalence des pratiques sportives ».

La concertation a été tissée de façon à ce que « chacun trouve un sens dans ce lieu » avec une volonté de faire vivre le lieu toute l’année, avec des espaces ouverts en permanence, libres et gratuits.

Cet espace est un symbole non seulement parce qu’il nous a permis de nous réunir nous les citoyens, et, car chacun peut porter sa propre voix. C’est un vrai symbole qu’on veut porter quelque part !« , affirme un participant. 

Pour assurer une diversité d’activités au Gabut, la création d’une entité unique de gestion, composée de 3 collèges : la Ville de La Rochelle, des représentants d’associations et d’entreprises et des citoyens, usagers du Gabut pourrait être une solution.

La concertation doit rester au cœur des ambitions de ce projet selon les participants. Deuxième élément proposé à ce sujet : l’organisation de réunions régulières de cette entité pour réfléchir collectivement au choix d’activités à programmer au Gabut, au contenu des appels à projets, à l’étude des réponses des prestataires, à l’encadrement des loyers, etc.

Sur la partie mobilité et environnement, la cohabitation doit aussi se faire entre piétons, cyclistes et automobilistes. Et pour cela, leur ambition est de garder un espace piéton entre les bâtiments laissant une place importante pour les piétons, sans empêcher les vélos et autres de traverser.

Enfin, tous les arbres seront conservés au Gabut. Des arbustes pourraient être plantés sur le côté des bâtiments.


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