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La Banque alimentaire de Charente-Maritime échappe de justesse à sa fermeture

Le 31 octobre prochain, la Banque Alimentaire devait voir sa facture d’énergie multipliée par 5 et être contrainte de fermer, mais la CDA de La Rochelle et le Département ont finalement mis la main à la poche.

La Banque Alimentaire de Charente-Maritime distribue 3,6 millions de repas chaque année. (©AntoineColin)

Après trois premiers trimestres difficiles notamment en termes d’approvisionnement, la Banque Alimentaire a dû faire face à une autre nouvelle peu réjouissante. Suite à la fin de son contrat avec Engie, le fournisseur d’énergie a refait une proposition et multipliait la note par 5.

Une proposition brutale et radicale qui a poussé la Banque Alimentaire à s’interroger sur son avenir. En passant de 40 000 euros à plus de 200 000 euros de facture l’électricité au 31 octobre, elle se pensait condamnée à fermer.

Voir le reportage.

Mais suite à la vive réaction de son président Robert Gaillard et de celui du réseau national des banques alimentaires Claude Baland, le Département de la Charente-Maritime et la CDA de La Rochelle ont décidé de verser 40 000 euros chacun pour lui venir en aide.

Une situation complexe

L’année 2022 n’est pas encore terminée, mais les soucis semblent s’éloigner au fil des jours. Après des difficultés ressenties au niveau de l’approvisionnement dû à la guerre en Ukraine, la vague de chaleur de l’été dernier a mis un nouveau coup d’arrêt à son activité.

Nous avons manqué d’environ 76 000 euros de marchandise qui proviennent parfois d’Ukraine, notamment tous les produits avec du blé », dénonce Robert Gaillard, président de la Banque alimentaire de Charente-Maritime.

À cela, c’est ensuite ajouté les différentes augmentations liées au salaire, au carburant ou encore à l’énergie. Des augmentations qui ont eu un impact sur la gestion de la Banque alimentaire, mais aussi sur ses visiteurs.

Les années précédentes, nous avions eu une quantité importante d’étudiants. Maintenant, nous voyons des retraités, des femmes seules avec leur enfant, mais aussi des gens de la classe moyenne qui gagnent à peine ou un peu plus que le SMIC », ajoute Robert Gaillard.

Conséquence : les ayants droit et les démunis deviennent de plus en plus nombreux à se présenter à l’entrée de la Banque.

Sauve-qui-peut !

Toutefois, la Banque alimentaire de Charente-Maritime a tout de même réussi à tenir le coup avec son armada de 80 bénévoles – dont 35 au quotidien – de 12 salariés et de 69 associations réparties sur le territoire pour assurer la distribution.

Ce n’est que dernièrement, suite à la réception d’un appel téléphonique de son fournisseur d’énergie (Engie), que la situation a failli basculer.

Nous avions un contrat de 3 ans avec Engie qui se termine le 31 octobre prochain. Seulement, nous avons eu une mise en demeure dernièrement qui m’expliquait conformément au contrat que celui-ci était clos. Engie nous a donc fait une proposition de renouvellement de contrat. Soit à consommation égale, au lieu de 40 000 euros, la facture passerait de 207 000 euros. Autrement dit, 5 fois supérieur à la précédente », explique le président.

Une proposition qui a évidemment suscité la réaction de son président. Rapidement, il est monté au créneau et a fait appel à l’aide du président du réseau national des banques alimentaires.

J’ai réagi violemment, car cela mettait en cause l’existence même de la Banque alimentaire. Je suis donc directement monté à Paris pour avertir de la situation et d’une possible fermeture le 31 octobre. Et Claude Ballan a tout de suite et bien réagi en envoyant 4 courriers : au ministre des Finances, de la Solidarité, au Premier ministre et au préfet Nicolas Basselier », détaille-t-il.

Mais cette nouvelle a fait du bruit et les médias se sont emparés du sujet. Grâce à cela et à leur détermination, Robert Gaillard a finalement obtenu une réponse mercredi dernier par courrier.

Dans ce courrier, la présidente du Département Sylvie Marcilly et les élus de la CDA de La Rochelle proposent d’accorder une subvention de 40 000 euros, soit un total de 80 000 euros, de manière à compenser un nouveau contrat d’électricité signé avec EDF.

D’un contrat de 207 000 euros, la Banque alimentaire passe à 120 000 euros et obtient une aide supplémentaire de 80 000 euros. Grâce à cela, la fermeture s’éloigne et la Banque alimentaire peut surtout continuer à distribuer ses 360 000 repas mensuels.


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