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Longèves. En déficit, la Fredon pointe du doigt le comportement de certains syndicats Mixtes

Ce vendredi 9 septembre, à Longèves, le président de la Fredon 17, Pierre Borde, a rappelé l’énorme déficit engendré par la non-adhésion de plusieurs syndicats Mixtes et la CDA de La Rochelle à son organisme.

La Fredon 17 compte 20 gidons en Charente-Maritime et 1/3 des adhésions des collectivités leur sont reversées selon le président.  (©AntoineColin)

Chaque année, la Fredon est habilitée à mener des actions dans le cadre de la santé animale et végétale en tant qu‘organisme à vocation sanitaire (OVS). Ainsi, depuis septembre 2021, un arrêté préfectoral leur a confié l’organisation générale de la lutte contre les ragondins et les rats musqués.

En 2021, la Fredon 17 a d’ailleurs dénombré 66 766 ragondins et rats musqués en Charente-Maritime. Au total, 402 associations communales de chasse agréées (ACCA) adhérentes et 216 piégeurs bénévoles conventionnés avec la Fredon ont participé à cette lutte contre « les ennemis des cultures » et les « rongeurs aquatiques nuisibles », espèces dont la destruction est même obligatoire.

Et environ 65 000 ont été abattus cette même année. Toutefois, certaines règles ont changé depuis 2017. Conformément à la loi Notre, le Département – qui allouait un budget de 170 000 euros tous les ans – ne peut plus apporter d’aide directe à l’organisme.

Un retournement de situation qui a bousculé l’organisation de la Fredon 17 et met en lumière certaines problématiques concernant la gestion du territoire puisque plusieurs syndicats Mixtes et la CDA de La Rochelle n’ont toujours pas retourné leurs bulletins d’adhésion.

Selon le président, Pierre Borde, « ce changement pose beaucoup d’interrogations quant au devenir des actions programmées de piégeage/tir pour cette fin d’année 2022.

« On a un trou dans le budget de l’ordre de 110 000 euros »

La Fredon 17 navigue un peu à l’aveugle en cette fin d’année, mais la détermination et la solidarité entre les piégeurs bénévoles restent intactes. Pourtant, Pierre Borde n’est pas totalement satisfait de la nouvelle organisation imposée par la loi Notre en 2017.

Depuis cette année-là, la compétence a été confiée aux intercommunalités et aux syndicats Mixtes. Seulement, la CDA de La Rochelle, le SYRIMA, le SMCA et le SMBVSN n’ont pas souhaité adhérer à la Fredon. Conséquence : « on a un trou dans le budget de l’ordre de 110 000 euros », dénoncent le président et son directeur, Laurent Lay.

Avec le redécoupage des CDA et des CDC, tout le périmètre du territoire a été modifié et cela a compliqué notre organisation. De plus, l’arrivée de la GEMAPI a donné la possibilité aux syndicats de choisir ou non de prendre en option la lutte contre les ragondins et les rats musqués. Pourtant, à l’époque, le département nous avait assuré qu’ils pouvaient nous apporter une aide moyennant une convention signée par toutes les CDA et CDC. Et c’est ce qu’on a fait !, souligne Pierre Borde.

Le redécoupage du territoire et la restructuration de plusieurs syndicats ont complètement bouleversé le fonctionnement de la Fredon 17. Aujourd’hui, le président souhaite donc éclaircir certains points et simplifier les démarches « mais les syndicats Mixtes ne viennent pas aux réunions ».

Alors, le président de la Fredon de Charente-Maritime a tenu à rappeler combien cette lutte ne s’improvise pas. « Il ne suffit pas de poser des pièges », explique Laurent Lay..

En réalité, le travail de la Fredon suppose beaucoup d’organisation. Il faut recruter les bénévoles, les former, faire les déclarations administratives, assurer la distribution des matériels de piégeage, ramasser les cadavres et les emmener à l’équarrissage.

On ne peut pas apporter une prestation s’il n’y a pas d’adhésion. Pour bénéficier des aides de la Fredon, il faut adhérer à notre syndicat et certains n’ont pas voulu, car ils veulent traiter que les cours d’eau. », ajoute Pierre Borde.

D’après Pierre Bordes, certes, certains syndicats ont pris la compétence des communes et jouent un rôle d’interlocuteur, mais ils ne semblent pas vouloir jouer leur rôle et assumer leur responsabilité.

Résultat, si aucun changement n’est programmé dans les semaines à venir, la Fredon 17 n’interviendra certainement plus dans ces secteurs qui s’étendent sur 125 communes et plus de 200 000 hectares.

Pour rappel, la chasse aux ragondins et autres nuisibles est « indispensable ». Ils endommagent les berges des rivières et des canaux, sont ruineux pour les cultures agricoles et l’habitat de nombreuses espèces indigènes protégées.


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