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Île d’Oléron. Un sapeur-pompier condamné pour violences sur sa compagne

Un quadragénaire de Grand-Village-Plage qui menait une vie libertine avec sa compagne a nié être à l’origine, de violences tant que physique que psychologique à l’encontre de cette dernière.

Violences conjugales ©pexels-Anete-Lusina
Une relation toxique entre un sapeur pompier et sa compagne finit au tribunal de La Rochelle. (©pexels. Anete Lusina)

Lundi 16 janvier, Christophe (prénom d’emprunt) était convoqué à la barre du tribunal judiciaire de La Rochelle pour être l’auteur de violences sur Sylvie (prénom d’emprunt) qui durant 12 ans a partagé sa vie.

Trois séries de faits sont reprochées au sapeur-pompier professionnel, commis sur l’Île d’Oléron entre le 1er avril et le 23 juin 2022. Le couple s’est connu en 2010, alors que la jeune femme venait de perdre son compagnon que le prévenu connaissait bien, « au feu ».

Deux ans plus tard,  Christophe était condamné à 1 an de prison avec sursis mise à l’épreuve pour avoir harcelé sexuellement son ancienne compagne. Le couple ne cache pas avoir eu des pratiques libertines au cours de leur vie commune. Mais à la barre Sylvie revient sur ces dernières,

Le monde des pompiers est tout petit. On ne se cachait pas. Mais dans cette vie libertine, j’étais dans l’inconfort. J’ai dû faire des choses dégueulasses avec mon corps. C’était son mode de fonctionnement. Je m’en suis rendu compte trop tard. Il se nourrissait de propositions sexuelles. J’ai été diffusée comme un bout de viande. J’ai fait un rapport au Sdis 17 (Service départemental d’incendie et de secours) au sujet de la garde de 12 heures durant laquelle j’ai été humiliée ».

Il est en effet question de diffusion de photos nue de la victime diffusées par le prévenu à ses collègues. Des faits qui ne sont pas retenus dans la prévention.

À l’inverse de cette fameuse garde dans une caserne de l’île au cours de laquelle, la victime estime avoir été humiliée et rabaissée. Christophe s’en défend, « ce n’était que des rapports hiérarchiques ! »

« Il a voulu me noyer dans la piscine »

Quant aux photos, « c’était un petit jeu entre nous. Elle était d’accord ». Mais les choses ont pris une tout autre tournure en juin 2022. « Le 17 il a voulu me noyer dans la piscine. C’est un plongeur chez les pompiers. Il m’a saisi 2 ou 3 fois et mis la tête sous l’eau. J’étais à bout de souffle. J’ai bu la tasse. J’étais en panique. S’il avait voulu me noyer il l’aurait fait », confie la jeune femme. Le pompier ne partage pas cette version, « elle m’a jeté dans l’eau. Elle voulait que l’on se noie tous les deux.

Derniers faits de violence reprochés au quadragénaire, ceux du 23 juin 2022. Le couple se dispute après une soirée passée au restaurant. Sylvie est au courant que Christophe entretient une liaison avec une jeune sapeur-pompier volontaire de 25 ans sa cadette. « Oui j’ai une relation avec quelqu’un d’autre. Et c’est toujours le cas », reconnaît le prévenu.

Mais il dément avoir jeté son ex hors de la maison commune à 1 heure du matin en pleine rue et lui avoir déchiré sa nuisette. « Il m’a pris comme un sac à patates. Pour lui j’aurai décroché la lune. Aujourd’hui le réveil est dur », n’en démord pas la victime.

Christophe voulait mener cette double vie avec sa jeune collègue, tout en restant en couple avec  Sylvie, « elle n’était pas sur la même d’onde pour le libertinage ».

Une victime courageuse

La partie civile salue tout comme le ministère public, « le courage de la victime d’être venue témoigner à la barre ». « Je n’ai rien en défense », poursuit le procureur de la République qui requiert une peine de 18 mois de prison dont six avec sursis, avec un aménagement sous bracelet électronique pour la partie ferme.

La défense plaide la relaxe.

Il n’y a aucun témoin. C’est la parole de l’un contre la parole de l’autre. Certes mon client a été condamné pour harcèlement sexuel, mais il a toujours nié les faits. Il a perdu en appel. Ce dossier est une crise de couple à la sexualité atypique mais pas répréhensible. Elle est victime d’elle-même ».

Christophe a écopé de 12 mois de prison dont six avec sursis. La partie ferme a été aménagée par le port d’un bracelet électronique.  Il devra également indemniser la victime et suivre un stage de sensibilisation à la lutte contre les violences conjugales.


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