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Esnandes. Une caravane insolite prend place au camping du village

On n’a pas l’habitude de voir une telle caravane franchir les portes du camping d’Esnandes. Une magnifique roulotte tractée par deux chevaux, avec à l’intérieur la famille Moine, s’est arrêtée au village pour 15 jours.

Sébastien, Estelle Moine et leurs deux enfants Kalyan et Kaès. ©Yannick picard
Sébastien, Estelle Moine et leurs deux enfants Kalyan et Kaès. (©Yannick picard).

Vendredi 26 août, leur arrivée n’est pas passée inaperçue à Esnandes, village qui a passé un été bien tranquille. Trop peut-être aux yeux de certains. Alizé et Arcan, deux juments comtoises âgées de 12 ans attelées à une roulotte qui tire elle-même un chariot hippomobile, il n’en fallait pas plus pour tirer Esnandes de sa léthargie estivale.

Aux rênes de l’équipage Sébastien Moine dont le papa réside à Esnandes, accompagné de son épouse Estelle et de leurs deux enfants Kalyan et Kaès. Sans compter les deux huskies de la famille, les trois poules et le coq pour compléter le décorum.

Un statut de SDF

Après s’être essayé à différents métiers Sébastien a fait le choix résolu de devenir roulottier. « Nous avons le statut de SDF, mais en roulotte à cheval ». Une première roulotte, achetée puis revendue, avant d’en construire une de leurs propres mains.

Je lui ai dit ce que je voulais, des fenêtres en demi-lune, une mezzanine pour les enfants, une douche. Nous avons fait les plans ensemble. C’est ça la liberté », confie Estelle.

La liberté, mais avec un certain nombre de contraintes malgré tout. Comme celle de passer au moins une fois tous les deux ans dans leur commune de rattachement administratif.

25 interventions par an dans les écoles

Depuis 2019 Estelle et Sébastien Moine bénéficie d’un contrat d’engagement réciproque avec le Conseil départemental de la Charente-Maritime. Au fils de leurs étapes, le couple se doit d’intervenir auprès des écoles ou bien des centres sociaux (25 pas an environ N.D.L.R), « nous installons des potagers éducatifs avec les enfants, nous présentons le nomadisme et nos chevaux ».

À raison de 8 à 12 km parcourus par jour l’attelage a fait des haltes à la Grève-sur-Mignon, à Benon, puis Andilly.

Nous avons toujours été très bien accueillis. Le maire de Saint-Sauveur-d’Aunis nous a demandé de rester plus longtemps, celui d’Andilly nous a amené une botte de foin pour les chevaux. Les maires ont l’obligation de nous proposer un terrain pour nous accueillir maximum 6 nuits. Ça se passe toujours bien ».

Les Moine ont prévu de rester une quinzaine de jours à Esnandes, avant de reprendre la route après avoir signé le renouvellement de leur contrat avec le Conseil départemental. Mais quelle route au fait ? « Celle où le vent nous portera », ironise Estelle qui pour rien au monde ne changerait aujourd’hui de mode de vie.

Nous sommes bien loin du consumérisme et n’avons pas plus d’argent que nous en avons besoin.  L’impossible n’est qu’un possible. Le plus grand des voyages n’est pas celui de faire dix fois le tour du monde, mais juste faire le tour de soi même en parcourant le monde », confie le père de famille.

Avec une vie faite de rencontres, « nous n’avons jamais été aussi heureux ». Et parfois un partage des cultures comme sur le camping d’Esnandes, où sont accueillies depuis plusieurs mois des familles de réfugiés ukrainiens.

Pour suivre la famille Moine, visitez leur site internet : www. uneautrevie.fr


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