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Courçon : le conducteur responsable en 2020 de la mort d’un motard condamné à un an avec sursis

C’est un drame de la route à Courçon, causé par une seconde d’inattention, qu’a jugé le tribunal judiciaire de La Rochelle ce jeudi 5 mai.

Sapeurs pompiers
L’accident a fait 3 blessés dont deux graves. (SDIS17 Illustration)

À la barre du tribunal judiciaire de La Rochelle, Victor, inconnu de la justice. Le trentenaire qui au moment des faits habitait La Ronde est un professionnel de la route qui conduit des citernes remplies de carburant. Il est accusé d’avoir commis un homicide involontaire le 21 août 2020 à Courçon.

« Jamais je n’aurais dû prendre cette route », confie Victor au tribunal. Ce jour-là, le trentenaire accompagne un de ses amis jusqu’à la gare de La Rochelle au volant de la voiture de son beau-père.

« J’ai ressenti un choc très violent »

Arrivé à l’intersection de la rue de La Rochelle et de la D116 à Courçon, le conducteur ne remarque pas le panneau STOP. Il dépasse légèrement le marquage au sol avant de freiner. Il est déjà trop tard. « J’ai ressenti un choc très violent sur ma portière », explique Victor.

Alain, au guidon de sa Laverda de 1976, vient de percuter très violemment sa voiture. Les experts estimeront que le motard circulait à environ 50 km/h. Et Alain est éjecté à plusieurs mètres.

Un hélicoptère indisponible

Un témoin sapeur-pompier lui porte immédiatement assistance. Devant la gravité des blessures un hélicoptère est appelé pour transporter la victime vers l’hôpital de Poitiers. Mais l’aéronef n’est pas disponible.

Finalement le motard est transporté par la route jusqu’au centre hospitalier universitaire. Il décédera durant le trajet.

Le destin s’est acharné ce jour-là L’hélico n’était pas disponible. La victime est décédée sans même avoir repris conscience. La fatalité s’est aggravée avec cet hélicoptère », remarque l’avocat de la famille d’Alain.

Ni la victime ni l’accusé n’étaient sous l’emprise de l’alcool ou des stupéfiants au moment de l’accident. « La victime était un amateur de motos anciennes. Ce jour-là, comme tous les après-midi il était parti faire un tour. Toutes ces motos étaient parfaitement entretenues », précise le tribunal.

Et de résumer, « les faits sont assez simples ». Depuis, Victor a sombré dans la dépression, « je m’en veux. Je suis dans l’angoisse ».

« Un dossier délicat »

Ce 5 mai, tout l’enjeu du procès pour le chauffeur de poids lourd est de garder son permis de conduire qui n’a pas été suspendu.

Le ministère public évoque un dossier, « délicat. C’est une petite faute qui a eu des conséquences irréparables. Ce n’est pas un mauvais conducteur pour autant. Il n’est pas facile d’avoir un réquisitoire adapté ».

Une peine de 5 ans de prison est encourue. Le procureur de la République Nicolas Pétriat réclame une peine de 18 mois de prison avec sursis et une suspension d’un an du permis de conduire de Victor.

Un an de prison avec sursis

La défense rappelle que la peine doit être adaptée à la personnalité de son client, « ce n’est pas un mauvais conducteur ». Le message a été entendu par le tribunal. Victor a écopé d’un an de prison avec sursis qu’il aura au-dessus de sa tête durant les 5 prochaines années. Son permis n’a pas été suspendu.


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