Au dernier Conseil communautaire d’Aunis Atlantique, les tarifs du traitement des ordures ménagères et du recyclage par Cyclad ont soulevé quelques commentaires et oppositions de certains élus notamment sur l’augmentation de la taxe pour un territoire et des habitants qualifiés de « vertueux ».
Le maitre mot qui caractérise la redevance des ordures ménagères pour 2023 c’est « augmentation » et à tous les niveaux. Lors du dernier Conseil communautaire Aunis Atlantique qui s’est déroulé le 14 décembre dernier à Longèves, les élus se sont prononcés sur une proposition de taxe plus élevée.
A l’origine de l’augmentation, un budget en hausse de Cyclad, le syndicat mixte de gestion des déchets. Avec les augmentations du prix de l’énergie, de la TGAP (+ 27%), la Taxe Générale sur les Activités Polluantes, les charges de personnel de 3.5%, la modernisation de l’usine d’incinération de Paillé et des déchetteries, la collecte des biodéchets et la mise en place de nouvelles filières, ce sont 5 euros supplémentaires par habitants qui seront demandés.
Le service de ramassage des déchets sera réduit l’été
Pour faire passer la pilule, la collectivité réduira le service hebdomadaire de ramassage (poubelle verte) l’été prochain avec un passage tous les 15 jours comme le reste de l’année, « Le problème principal était celui des odeurs qui doit pouvoir être compensé ou corrigé avec les bacs de biodéchets, ce qui nous permet d’économiser 90 000 euros soit 3 euros par habitants », a expliqué Jean-Pierre Servant, le président de la Cdc Aunis Atlantique. Ce qui ramène l’effort demandé aux habitants de 5 à 2 euros. 60 000 euros de plus sont tout de même demandés par Cyclad en 2023.
Les bio déchets, selon Cyclad, devraient faire économiser à la collectivité quelque 800 000 euros sur le traitement des ordures ménagères. Faut-il encore que les habitants s’en servent. Mais de bon augure quand on sait que le déficit est de 3% soit quelque 100 000 euros sur une facture globale de 3 000 000 millions d’euros. « Il faudra donc équilibrer le budget ce qui représente 10% d’augmentation de la redevance », souligne le président.
De nouvelles recettes ?
Par exemple, pour une famille de 3 personnes la redevance passera de 227 euros à 250 euros par an. ‘Nous n’avons pas trop le choix », insiste Jean-Pierre Servant. Et malgré tout, une nouvelle augmentation est à prévoir en 2024. « Avec l’augmentation de la taxe qui nous échappe complètement, on aura certainement 5 euros supplémentaires qui nous seront facturés. Est ce que l’on arrive pas là à la limite de l’économie et du tri ne sachant pas ce que Cyclad peut proposer encore pour accentuer le tri », s’interroge Corinne Singer, 2e adjointe chargée des affaires générales et des ressources humaines de la commune de Villedoux.
Pour le président Jean Pierre Servant, la solution reposerait sur les nouvelles filières de tri, « et donc avoir de nouvelles recettes et il faut aller vers l’incitativité mais nous ne serons pas près dans un an ». Une réduction du nombre des déchetteries du territoire est en cours de discussion ce qui fait grincer, si ce n’est plus, quelques dents notamment du coté de Charron qui voit sa déchetterie supprimée avec la perspective de voir se multiplier les dépôts sauvages par les professionnels comme les particuliers.
La collecte des biodéchets
Economies et nouvelles filières, des bacs à biodéchets ont été installés dans les différentes communes par Cyclad. Il devraient faire économiser quelque 800 000 euros sur le traitement des ordures ménagères selon le syndicat. Mais ces bacs suscitent incompréhensions et railleries de la part de nombreux habitants et certains élus qui sont pour la très grande majorité dotés de jardin et des composteurs et qui ne voient pas l’intérêt de ces nouveaux bacs. « Aujourd’hui sur Saint Ouen d’Aunis, nous avons 4 bacs, je ne vois pas les gens qui sont à l’autre bout de la commune aujourd’hui aller porter leur déchets dans le bacs des biodéchets, moi je n’y crois pas. Ceux qui sont à coté oui ils vont y aller mais pas les autres », indique Régis Michaud, adjoint sur la commune de Saint Ouen d’Aunis.
Même discours du côté d’Angliers. Le maire Didier Taupin n’a pas mis en place ces bacs de biodéchets sur sa commune privilégiant le compostage « qui fonctionne très bien à plus de 70% et je ne me vois pas sortir le soir avec les températures que l’on connait avec mon petit panier de déchets jusqu’au bac de biodéchets ».
Enfin le maire du Gué d’Alleré, Sylvain Augeraud, s’inquiète du message envoyé aux habitants du fait de ces augmentations, « la chose qui me chagrine c’est que globalement le signal que l’on envoie c’est 15% d’augmentation en deux ans sur un périmètre où les gens font des efforts, où on met en place de plus en plus de choses globalement pour être plus vertueux, mais où les gens vont avoir l’impression d’être de plus en plus pénalisés. Que peut-on faire pour obliger Cyclad à aller plus vite ? »
Les biodéchets ?
Epluchures, fanes, restes de repas, coquilles d’œufs, marc de café, essuie tout, feuilles, tontes, résidus de potager, tailles, pailles et foins… Des déchets qui peuvent déjà garnir le composteur.
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