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Vérines. La victime a reçu une balle qui lui a transpercé le foie

Ce jeudi 27 octobre, Robin était le seul prévenu dans le box de la salle d’audience du tribunal judiciaire de La Rochelle, pour répondre de faits qui auraient pu le conduire tout droit devant une Cours d’assises.

Une dette d’argent serait au cœur de l’expédition punitive. (©AdobeStock/Illustration)

Dans la nuit du 28 au 29 octobre 2020, le Rochelais seulement âgé de 21 ans au moment des faits était accompagné dans son expédition punitive d’un, voire de deux complices. Mais dans ce milieu de la grande délinquance en bande organisée, le silence est de mise : on ne balance pas.

Alors durant deux heures, entre excuses adressées aux victimes et explications pour certaines mystérieuses, Robin est revenu sur ce qui s’est passé au domicile d’Elsa et de Philippe. Il est 2 heures du matin. Le couple et leurs deux filles dorment paisiblement dans ce petit village sans histoire du nord de l’Agglo Rochelaise. « Nous avons entendu frapper violemment à la porte d’entrée et crier : police », explique le père de famille.

Philippe ouvre la porte. Robin passe une main et tente de pénétrer en force. Le père de famille résiste et repousse la porte. Elsa son épouse vient lui porter main forte. Puis d’un seul coup le couple entend Robin crier derrière la porte, « tire ! ».

La balle transperce la porte et le foie de Philippe

Une seconde personne qui ne sera jamais identifiée et située derrière Robin, chambre une cartouche dans sa carabine 22 long rifle. Puis il presse sur la queue de détente. Le coup part. La balle passe entre les jambes de Robin.

Elle transperce la porte, puis le foie de Philippe qui fait toujours barrage avec Elsa derrière la porte. Une des deux filles du couple, appelle la police et les secours. Les agresseurs prennent la fuite à bord d’une voiture garée deux rues plus loin.

Alors pourquoi cette expédition punitive ? « Nous avions repéré les lieux dans la journée. Mais en fait, nous nous sommes trompés de maison. Mais quand j’ai dis tire, c’était à l’adresse de la victime. Pour qu’elle me laisse rentrer », indique le prévenu.

Robin évoque une dette d’argent. Mais avec laquelle le couple n’avait rien à voir, « c’était le confinement. Je n’avais plus de boulot. J’étais sorti de prison. Une personne me devait 5 200 euros. On m’avait dit qu’elle habitait Vérines. Mais on s’est trompé de maison ».

Mais son passé judiciaire et les témoignages de ses proches entendus dans la procédure ne plaident pas en sa faveur. « Dès votre sortie de prison, vos proches disent que vous ne parliez que de monter au braquage », rappelle le tribunal.

Une série de braquages

Robin dément ces allégations. Cinq mentions figurent au casier judiciaire du prévenu. Dont une de quatre ans de prison prononcée par le tribunal de Paris pour une série de braquages de commerces commis avec armes et en association de malfaiteurs. Robin est libérable en mars prochain.

La partie civile est vent debout contre le prévenu, « vos excuses sont faites, mais ne sont pas acceptées. Vous avez fait beaucoup de mal. La scène était effrayante ». La famille s’effondre en larmes.

Les propos du ministère public sont tout aussi forts, « cette irruption au domicile des victimes était apocalyptique. il n’a pas été le tireur, mais il a donné l’intention au tireur ». Le procureur de la République rappelle que pour ces faits commis en récidive, Une peine de 20 ans de prison est encourue.

Sept années de prison et un mandat de dépôt sont requis. La défense plaide sur la personnalité de son client, « il faut adapter la peine à la personne ». Le prévenu s’excuse une dernière fois : « J’aimerais tant retourner en arrière. Je m’excuse une nouvelle fois du mal physique et psychologique que j’ai fait ».

Robin a écopé de 6 ans de prison et d’un maintien en détention. Il devra également indemniser les parties civiles à hauteur de près de 45 000 euros.


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