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Niort. Dans la CdC du Thouarsais, les agriculteurs sont en proie au désarroi

Après un début de mois de juin synonyme d’orages et de grêle, la communauté de communes du Thouarsais a décidé de voter en faveur de la motion de soutien à destination des agriculteurs impactés par les intempéries.

L’épisode de grêle a fortement impacté les récoltes des agriculteurs deux-sévriens. Une motion de soutien a été votée par la CdC du Thouarsais. (©AdobeStock/Illustration)

Lors de la séance du 7 juin, le Conseil Communautaire a adopté une motion de soutien aux agriculteurs touchés par l’épisode météorologique exceptionnel du 4 juin et d’appui aux communes pour la reconnaissance d’un état de catastrophe naturelle.

Cette démarche a été suivie le mercredi 8 juin, d’une visite sur site de la Préfète des Deux-Sèvres Emmanuelle Dubée, en présence du Président de la Communauté de Communes, Bernard Paineau et des élus des communes concernées.

Au bord du gouffre, certains agriculteurs se sont réunis à plusieurs reprises pour vider leur sac et faire part de leur situation. Pour Bernard Paineau, une main tendue de l’état serait salvatrice pour ces travailleurs.

« Il faut leur trouver des solutions »

Le Thouarsais a particulièrement été touché par cet épisode et les exploitants agricoles du territoire n’ont pas été épargnés. Près de 6 000 hectares de blé, d’orge, de maïs ou encore de tournesols ont été perdus pendant ces intempéries.

Il y a un grand désarroi dans le monde agricole sur toutes les difficultés rencontrées ces dernières années. De la grippe aviaire à la sécheresse, en passant par les périodes de fortes intempéries avec de la grêle comme la dernière fois, ils n’ont pas été épargnés. On réagit donc à un événement climatique qui a détruit beaucoup de récoltes de céréales et de vignes sur au moins 5 000 à 6 000 hectares. « , explique le président de la CdC du Thouarsais.

Dans la motion de soutien signée par les élus de la CdC, la perte des cultures est estimée entre 80 à 100 %. Elles ont été ciblées dans les communes de Louzy, Saint-Martin de Macon, Thouars, Sainte-Verge, Saint-Léger de Montbrun, Brion-Près-Thouet, Tourtenay et Saint-Cyr la Lande.

Une part importante du pan agricole qui place les agriculteurs dans une situation très délicate dans laquelle ils ont peur de s’enliser si d’autres événements similaires continuent de s’abattre sur le département.

On a donc souhaité faire un appui pour demander le soutien du gouvernement. Il faut qu’il y est des choses exceptionnelles qui se déclenchent pour les aider à se sortir de cette crise. Bien évidemment, il y a toujours les aides habituelles qui se déclenchent. Par exemple, on repousse le paiement de la cotisation MSA, on décale avec les banques les remboursements d’emprunts, mais ce n’est pas suffisant. En réalité, il n’existe pas grand-chose pour les aider », dénonce Bernard Paineau

D’ailleurs, la communauté du Thouarsais a également demandé au gouvernement une reconnaissance d’état de catastrophe naturelle dans cette zone. Mais, quand l’état décide de déclarer une zone en état de catastrophe naturelle, ça permet seulement d’indemniser des personnes sinistrées sur la base d’accident « domestiques ».

Mais pour les calamités agricoles, c’est beaucoup plus difficile. De plus, la grêle fait aujourd’hui partie des cadres d’exclusion de la reconnaissance de l’État de catastrophe naturelle.

Les agriculteurs sont blessés, une grande partie d’entre eux est déjà souffrante, ils sont doublement touchés puisqu’on était sur une année exceptionnelle en termes de production de céréales notamment avec les modifications provoquées par la guerre en Ukraine », ajoute le maire de Thouars.

C’est pour cette raison que le CdC du Thouarsais demande la prise en compte de cet épisode d’une violence exceptionnelle qui a par ailleurs généré des inondations liées à un cumul de précipitation. Quatorze millimètres d’eau sont tombés en une heure selon Météo France.

Cette motion de soutien est donc vraiment symbolique. Elle sert à montrer que les élus du Thouarsais sont à leur côté et montrer qu’il faut trouver des solutions hors des circuits habituels, « soit inventer ou déroger pour aider ces agriculteurs ».

Par exemple, en 2021, on vendait une tonne de blé 170 euros, en 2022, on a doublé le prix. Les cours du blé sont très hauts et donc quand ils perdent un hectare de blé, ils perdent presque tout. Ils ne perdent plus un hectare de blé à 170 euros, mais plutôt à 350 euros. », détaille-t-il.

Pour le moment, seul cet état de catastrophe naturelle permet aux assureurs d’indemniser les personnes sinistrées, et ce dans un délai de trois mois à compter de la date à laquelle aura été remis l’état estimatif des dommages et pertes subis.

Les dossiers ont été déposés jeudi dernier par les communes concernées. Autrement dit, la Communauté de Communes souhaite aussi par la voie de cette motion apporter son soutien aux 8 communes impactées par ce phénomène météorologique inédit.


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