Sport, Vie des communes

Marans : le Niort rugby club initie les Charentais-Maritimes au rugby-fauteuil

Future discipline des Jeux paralympiques 2024 à Paris, le Niort Rugby club a tenté d’initier des sportifs au rugby-fauteuil, une discipline omnisports encore méconnue du grand public.

Cet article est également composé d’un reportage vidéo à voir en fin de page.

Le Rugby Club de Niort compte 10 licenciés rugby-fauteuil au sein de sa structure. (©Ludovic Sarazin)

Pas encore très médiatisée, cette discipline mérite d’être connue et reconnue. Créé par d’anciens joueurs de hockey canadiens gravement blessés dans les années 70, ce sport réservé aux personnes atteintes d’un handicap est une discipline très exigeante.

Tous les joueurs sont d’ailleurs unanimes. Comme le rugby traditionnel, les contacts sont fréquents et les chocs peuvent même parfois être violents quand on entend les claquements des fauteuils sur le terrain.

Au-delà de la dimension sportive, l’occasion est belle pour prendre le pas sur le handicap. Les joueurs sont animés par une rage de vaincre et une soif de victoire indescriptible. Une aide à la motricité, la mobilité et au retour à la vie sociale.

Un moment de partage

Le week-end dernier, le rugby fauteuil a fait son entrée dans la commune de Marans. Pour l’occasion, le Rugby club de Niort a organisé une rencontre avec l’aide de l’Amicale Rugby de Marans dans son tout nouveau gymnase pour faire découvrir cette discipline omnisports complètement décalée.

L’équipe rugby-fauteuil de Niort fait partie des 14 équipes inscrites au Championnat de France seulement 4 clubs ont intégré cette section handicap au sein de leur club. Toutes les autres équipes sont des associations spécialement créées pour ce sport si particulier.

On cherche à donner confiance aux tétraplégiques. On sait qu’on en touche très peu, il faut donc aller les chercher et mobiliser des bénévoles, et des gens passionnés, pour leur dire que ce genre de sport existe et que ça peut faire du bien d’y participer. C’est à nous de regarder de changer le regard des gens », explique Philippe Soulet, entraîneur du RC Niort.

L’objectif de ce moment de convivialité est de continuer à donner envie et confiance aux tétraplégiques et les autres personnes atteintes d’un handicap pour leur montrer que le sport sert aussi à dépasser les frontières du paraître.

Avec la Coupe du monde de rugby à XV en 2023 et les Jeux olympiques de Paris en 2024, je me suis dis qu’il était le moment de promouvoir et mettre en avant cette discipline qui sera probablement le sport de demain en handisport », précise Melvin Acama Virama, chargé de communication et de partenariat au sein de l’Amicale Rugby de Marans

Plusieurs licenciés à XV du club de rugby de Marans et de Niort se sont d’ailleurs prêtés au jeu et se sont essayés à un sport dans lequel personne ne sort indemne.

 Des règles spécifiques

Si le rugby-fauteuil partage les chocs et l’état d’esprit du rugby traditionnel. En revanche, les règles sont un peu différentes. Premièrement, pas de passe en arrière obligatoire et donc pas d’en avant possible.

Comme au rugby, on a de la tactique de jeu, du collectif, des impacts et tout est centré autour de la communication entre les joueurs. C’est vraiment un très beau sport et une belle découverte », ajoute Romain Maitrehut, président de l’Amicale Rugby de Marans.

Le but du match est de porter le ballon au-delà de la ligne du but de l’adversaire. Seule difficulté ? L’équipe n’a que 40 secondes pour marquer un essai à partir de sa prise de possession du ballon.

De ces actions s’engage un combat à la fois physique et stratégique puisque les joueurs doivent dribler ou passer le ballon à un autre joueur au moins toutes les 10 secondes. L’équipe en défense doit quant à elle essayer de bloquer le porteur de balle.

A la recherche d’un épanouissement personnel

Ce sport booste autant les capacités physiques que les capacités mentales des athlètes. C’est pour cette raison que les adeptes aiment rappeler que la discipline est avant tout « un jeu », bon pour la santé, aussi bien physique que mentale.

Comme pour tous les parasports, les joueurs doivent être classifiés. Des points sont attribués entre 0,5 et 3,5 selon leur handicap. Plus le handicap est pénalisant, moins le sportif a de points. Cela sert notamment à rendre les équipes équitables. L’entraîneur ne peut pas aligner plus de 8 points sur le terrain.

Plusieurs combinaisons de points, et de joueurs, sont donc possibles et permettent de donner une dimension stratégique à la discipline. En résumé, l’ensemble de l’équipe doit réfléchir à son placement sur le terrain et la disposition de ses coéquipiers pour arriver à prendre le pas sur leur adversaire, et garder un coup d’avance.

Aujourd’hui, vous ne voyez plus des handicapés mais des sportifs, et elle est là la réussite de ce projet d’intégration et de démocratisation de ce sport », se réjouit, Philippe Soulet, entraîneur du RC Niort.

Autrement dit, le programme des rencontres et des entraînements est complet. Au menu :  pas de sang, ni de larmes, mais une bonne dose de plaisir donnant à ces personnes trop longtemps restées dans l’ombre de trouver une échappatoire pouvant leur donner les clefs d’un épanouissement personnel.

Voir le reportage vidéo

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