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La biodiversité de l’aéroport de La Rochelle, une richesse insoupçonnée

Depuis quelques années, l’aéroport de La Rochelle travaille d’arrache-pied pour préserver tout un écosystème avec l’aide du conservatoire des espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine.

L’aéroport de La Rochelle possède plusieurs hectares de champs en friche destinés à des prélèvements. (©AntoineColin)

Sous les réacteurs des avions, au pied du tarmac, fourmillent depuis déjà quelques années une faune et une flore inattendues à l’aéroport de La Rochelle. Une richesse insoupçonnée dont les agents portuaires tentent de la préserver.

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Derrière les pistes d’atterrissage et les zones de frets se cachent des espaces verts. Des lieux très réglementés et fermés, où malgré le passage des avions la biodiversité foisonne.

Un écosystème préservé

Si cela peut paraître surréaliste, voire même paradoxal, les aéroports sont pourtant en général des lieux de biodiversité en France. Pourquoi ?

Sur les 500 km² de surface aéroportuaire en France, 70 % sont des surfaces enherbées comme à La Rochelle où il est possible de voir dans ces espaces des dizaines d’espèces d’oiseaux migrateurs ou sédentaires.

À La Rochelle, nous sommes particulièrement engagés en la matière. Nous avons un aéroport qui fait un peu plus d’une centaine d’hectares. Depuis 2018, on applique le zéro phytosanitaire. Il faut donc savoir que ces espaces sont donc non semés et non traités. Depuis, on observe une biodiversité assez remarquable ! Le conservatoire des espaces naturels régional vient même faire des diagnostics et nous révèle des choses surprenantes », explique Thomas Juin, directeur de l’aéroport de La Rochelle.

Depuis une dizaine d’années, l’association AéroBiodiversité s’engage sur cette voie. Conséquence : les aéroports constatent une montée en puissance de cette initiative écoresponsable.

Finalement, on s’aperçoit qu’il y a une très grande différence entre ces espaces aéroportuaires et ceux qui les environnent. Soit ils sont entourés de cultures agricoles, soit ce sont des agglos. Il y a donc eu une prise de conscience de ces lieux de biodiversité depuis moins de 5 ans. C’est pour cela que le conservatoire s’intéresse à nous. Ils veulent utiliser ce potentiel naturel pour recréer des prairies naturelles dans des zones réservées à l’agriculture intensive », ajoute Thomas Juin.

Ainsi, les animaux cohabitent avec les avions…Et cela sans contraintes. Dans les aéroports, la faune peut vivre en toute quiétude puisqu’ils sont en quelque sorte protégés par ces zones aéroportuaires fermées.

Cap vers l’avenir

Seul point important à souligner : les agents portuaires doivent les effaroucher pour éviter une collision avec les avions. Pour cela, l’aéroport de La Rochelle utilise un dispositif : le véhicule de protection aviaire ou VPA.

À l’aide d’une tablette, un agent diffuse des cris d’oiseaux ou des sons afin de repousser ou d’attirer les animaux vers un endroit à l’opposer de la piste d’atterrissage appelé la zone d’attrait.

L’aéroport de La Rochelle est particulièrement inscrit dans cette démarche zéro Carbonne. Depuis plusieurs années, nous sommes engagés dans un programme européen qui nous conduit à réduire nos émissions CO² au sol. Et puis on est complémentaire avec l’aéroport de Rochefort. On a aujourd’hui des projets qui participent à la préparation de l’aviation du futur, c’est-à-dire décarbonée », souligne-t-il.

A cet endroit précis, la pelouse a été tondue pour permettre aux rapaces de chasser. En juin dernier, l’observatoire des espaces naturels de Nouvelle-Aquitaine a effectué des prélèvements.

Huit espèces différentes de graminées ont été découvertes. Une ressource insoupçonnée qui pourrait être réutilisée sur d’autres surfaces naturelles comme le Marais de Tasdon.

Un exemple concret qui montre bien à quel  point l’aéroport s’engage pour défendre cet écosystème et s’inscrit dans la démarche zéro carbone du territoire.