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Deux-Sèvres. LibRA, un QR code de la gendarmerie pour signaler les violences sexuelles et sexistes

En novembre 2021, les gendarmes de Charente-Maritime ont sorti un nouveau dispositif pour lutter contre les violences sexuelles et sexistes : LibRA. Cet outil vient d’être mis en place dans le département des Deux-Sèvres.

Ce dispositif innovant a été mis en place par le groupement départementale de la gendarmerie de la Charente-Maritime. (©Corentin Cousin)

Grande cause du quinquennat Macron, la lutte contre Violences intra-familiales (VIF) a connu un tournant majeur en 2019, avec le Grenelle contre les violences conjugales. Depuis, les mentalités évoluent et la parole se libère progressivement. Mais le combat est encore long. Résultat, certaines collectivités et les forces de l’ordre ont travaillé sur ce nouvel outil de prévention et de sensibilisation comme LibRA en Charente-Maritime. Traduction : « libérer la parole, recueillir la plainte ou le témoignage et accueillir les victimes ».

Ce nouveau dispositif repose sur un autocollant avec un QR code qu’il est possible d’afficher partout. Comment ? En flashant ce QR code avec son smartphone et après avoir renseigné son code postal, la victime de violences est dans les 34 secondes mise en relation avec les forces de l’ordre et des enquêteurs formés spécialement à l’écoute, via la plateforme nationale de signalement des violences sexuelles ou sexistes. L’objectif est de lutter contre les violences sexuelles et sexistes en mettant à disposition du public un moyen simple pour contacter la gendarmerie.

Prévenir, alerter et lutter

Si les prises de plaintes à l’extérieur tendent à se généraliser, un autre dispositif, pour l’instant local, risque de faire des émules. Lancée par le Groupe départemental de Charente-Maritime, l’opération LibRA, pour « Libérer la parole – recueillir la plainte ou le témoignage – accueillir les victimes », rencontre un franc succès. Son efficacité lui a permis de s’étendre en Deux-Sèvres en partenariat avec le groupement départemental de la gendarmerie.

En novembre, le colonel Rémi de Gouvion Saint-Cyr, commandant du GGD 17, disait à nos confrères de Actu.fr : « Il faut 34 secondes pour être relié avec un interlocuteur, qu’il soit policier ou gendarme. ». Le second objectif est d’apposer ces autocollants partout, des bars aux universités jusqu’aux toilettes.

Un dispositif qui séduit, jusqu’aux plus hautes sphères de l’État. Dans un message vidéo, Marlène Schiappa a évoqué de généraliser l’initiative à tout le territoire. La ministre déléguée auprès du ministre de l’Intérieur, chargée de la citoyenneté a annoncé avoir effectué cette demande auprès du Directeur général de la gendarmerie (DGGN), le général d’armée Christian Rodriguez.

À l’époque, le gouvernement d’Édouard Philippe avait annoncé diverses mesures, parmi lesquelles la création d’un budget dédié à cette cause, la facilitation du signalement des violences, une meilleure protection des victimes, un suivi des auteurs ainsi que de nouvelles sanctions à leur encontre et enfin, un effort sur l’éducation et la formation.

Le bilan de la délinquance de 2021 en Deux-Sèvres dressé le lundi 7 février par la préfecture à Niort rapporte que les atteintes aux personnes ont augmenté de 10 % par rapport à 2020, surtout en raison de la hausse du nombre de victimes de violences intrafamiliales.

Dans le détail, 3 041 victimes de violences intrafamiliales ont été recensées, contre 2 766 en 2020. Au tribunal judiciaire de Niort, 181 dossiers de ce type ont été jugés, avec 42 procès en comparution immédiate : les augmentations sont respectivement de 24,8 % et de 55,5 %. En cas d’urgence, il est également possible d’appeler le 17 ou le 112 ou d’aller sur le site du ministère de l’Intérieur : signalement-violences-sexuelles-sexistes.gouv.fr


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