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La Rochelle. l’escroc aux 183 victimes condamné par le tribunal judiciaire

Beau parleur et sous le coup d’un mandat d’arrêt européen, Rida, un quinquagénaire Franco-Espagnol achetait avec des chèques sans provision des objets chez les antiquaires qu’il revendait en Espagne.

Antiquités ©Adobe Stock Illustration.
Rida a escroqué 183 victimes lors d’achat d’objets pour la plupart chez des antiquaires. (©Adobe Stock Illustration)

Le tribunal de La Rochelle avait déjà condamné Rida par défaut le 7 janvier 2020 à 3 ans de prison et prononcé à son encontre un mandat d’arrêt européen. Sa compagne avait, elle, écopé et toujours par défaut de 12 mois de prison avec sursis.

Il était reproché au couple une multitude d’escroqueries commises entre 2014 et 2016, dans toute la France et principalement sur les îles de Ré et d’Oléron. La technique était particulièrement bien rodée.

Une quinzaine de comptes bancaires

Rida avait ouvert une quinzaine de comptes bancaires qui n’étaient pas approvisionnés. Il émettait des chèques pour l’achat d’objets pour la plupart chez des antiquaires. Puis ils les convoyaient jusqu’en Espagne dans son fourgon afin de les revendre.  « Les enquêteurs ont identifié 183 victimes et relevé 346 chèques émis », rappelle le tribunal judiciaire de La Rochelle ce 9 juin.

Et ce jour-là, Rida est bien présent à sa barre. Le quinquagénaire a été interpellé en Espagne en mars 2021 puis extradé vers la France. À la connaissance de sa condamnation à trois années de prison, Rida a fait opposition au jugement. Un juge des libertés et de la détention a alors fait le choix de le placer sous contrôle judiciaire moyennant une caution de 15 000 euros. Celle-ci n’a d’ailleurs pas été versée. « Il en manquait un peu », explique Rida.

Escroquerie et recel

Cinq mentions figurent à son casier judiciaire, toutes en rapport déjà avec des escroqueries ou du recel. Lors de son interpellation sur l’île d’Oléron, Rida s’intéressait tout particulièrement aux collections de pièces émises en séries limitées par la Banque Postale.

C’est lors de l’achat de l’une d’entre elles au bureau de poste de Saint-Pierre-d’Oléron que le quinquagénaire s’est fait pincer. « Vous utilisiez une carte d’identité volée », rappelle le tribunal. Ce que conteste Rida, « non ! On me l’avait juste donné ».

Concernant les faits qui lui sont reprochés, l’accusé parle de « courbes de Gauss », ou bien encore de, « loi de Murphy ». Le ministère public se montre, lui, beaucoup plus pragmatique, « vous avez joué sur votre double nationalité et vos prénoms pour ouvrir autant de comptes bancaires et échapper à votre mandat d’arrêt. Cela s’appelle tout simplement une escroquerie aux comptes clôturés ».

« Pourvu que ce ne soit pas des faux documents »

Rida certifie avec les documents de son employeur à l’appui qu’il est aujourd’hui rentré dans le rang. Là encore le ministère public ne le croit pas au pied de la lettre, « pourvu que ce ne soit pas des faux documents ».

Une peine de trois ans de prison est requise dont un sous sursis probatoire avec les obligations de travail et d’indemniser les victimes, « il faut éviter le retour de flammes ». Les faits ayant été commis avant 2019, la partie ferme reste aménageable devant un juge d’application des peines. La défense explique que son client est, « un enfant dans un corps d’adulte ».

L’escroc a été condamné à 3 ans de prison dont la moitié avec sursis. Il devra travailler, indemniser les victimes et ne plus émettre de chèques durant 5 ans.


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