Société, Vie des communes

Un atelier d’art se fond dans le décor du centre-ville de Marans

Dans la petite commune de Marans, une entreprise pas comme les autres s’est fait une place toute particulière dans le bourg de la ville.

Cet article est également composé d’un reportage vidéo à voir en fin de page.

Madneom Marans
Depuis 2011, Floria et Benjamin travaillent ensemble pour développer des œuvres originales. (©Antoine Colin)

Comment mettre l’art de la rue en avant dans une commune au milieu de la campagne charentaise ? Pour Madneom, le défi était de taille. Pourtant, les propriétaires, Benjamin Henry et sa compagne Floria Lunet, ont largement relevé le défi depuis leur arrivée dans le département. En moins de 20 ans, ils se sont réappropriés les lieux. Entre art optique et installations décalées, ces deux artistes indépendants se font vraiment plaisir dans un espace « grunge » à leur image.

Un projet audacieux

Après avoir passé 10 ans en région parisienne et en Bretagne, leur arrivée en Charente semblait inévitable. Et pour cause. Benjamin et Floria devaient trouver un espace de travail à la hauteur de leurs ambitions. « Pour le métier que l’on fait, le plus important, c’est le lieu, le local, le hangard, et ça ne se trouve pas partout. Surtout si on cherche un lieu qui a une histoire et une certaine gueule ».

Quelques années plus tard, le projet prend forme et l’atelier ouvre dans un ancien garage au 16 rue d’Aligre à Marans. C’est le début d’une aventure audacieuse et artistique construit « par les voyages et les différentes expérimentations sociales dans des collectifs d’artistes ».

« Une quincaillerie géante »

Pour ce faire un nom, le couple a appris à se construire une identité et à créer des œuvres de manière autodidacte. Mais cela ne suffit pas pour se différencier des autres artistes. Alors, ils ont dû trouver un vrai style pour répondre à toute sorte de demande. À force de travail et d’expérimentation, Benjamin a ciblé une matière première. Le métal.

Selon la nature du projet, on va œuvrer soit avec de la pièce de récupération, soit avec du neuf. Cela fait 20 ans qu’on collectionne les pièces et les matières premières. On ne sait jamais quand elles vont avoir une utilité, mais elles finissent toujours par servir. C’est comme une quincaillerie géante.« 

Derrière la matière, se cachent aussi une sensibilité artistique. Pour la développer, les deux créateurs ont toujours les yeux grands ouvert sur ce qui les entourent « notamment au niveau des lignes et des formes ». Une caractéristique importante leur permettant de créer de nouveaux designs et d’étendre leur champ d’action (sculpture grand format, aménagement espace public, mobilier).

Le regard tourné vers l’avenir

S’ils ont rapidement fait leurs armes, ces sculpteurs de talent ne souhaitent pas se reposer sur leurs acquis. Au contraire, ils s’appuient sur le local pour donner du dynamisme au département même si leurs projets se portent toujours au niveau national.

Cette initiative s’est forgée avec le temps. « On a de plus en plus de possibilités dans notre département. On a rencontré beaucoup d’acteurs locaux, cela nous a permis de nous créer un réseau, et donc automatiquement, les choses se font plus naturellement ».

Madneom cultive son savoir-faire et tente de mettre au goût du jour le « street-art » dans des coins un peu plus ruraux. Un véritable laboratoire de recherche « qui se questionne sur les moyens d’intégrer l’art dans les événements, les espaces publics, au sein d’une entreprise ou d’un habitat ».

Voir le reportage

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