Semaine agitée à Saint-Xandre après un conseil municipal qui l’a été tout autant. Après l’intervention des gendarmes, l’adjoint aux sports estime avoir été insulté. Il a déposé plainte.
La ligne rouge a-t-elle été franchie le lundi 8 novembre à Saint Xandre par Bernard Bordelais, élu de l’opposition maintenant et ancien adjoint aux finances lors du mandat 2014-2020 ?
Ce dernier estime que non. Alors que pour la maire de la ville, Evelyne Ferrand élue en 2020 et qui auparavant siégeait dans l’opposition, « trop c’est trop ! ».
Le conseil municipal de la ville est assez atypique. Vingt-neuf élus le composent, dont 7 dans l’opposition répartie en 4 groupes. Depuis l’installation de la nouvelle majorité en 2020, le dialogue est compliqué entre elle et l’opposition.
Le ton est monté d’un cran lundi 8 novembre. Un premier incident de séance a eu lieu à peine le conseil débuté. L’élu d’opposition, ancien adjoint aux sports, Olivier Léonard relatait un incident qui lui était arrivé 3 jours plus tôt lors de sa venue en mairie avec Bernard Bordelais.
Joute verbale entre la maire et un élu
Hors sujet pour la maire qui alors décidait de suspendre la séance et de quitter la salle avec son groupe. La reprise des débats n’aura permis d’apurer que les 5 premiers points inscrits à l’ordre du jour. En effet très rapidement une joute verbale a opposé Evelyne Ferrand à Bernard Bordelais.
La maire demandant à deux reprises à son opposant de se taire, avant de l’exclure du conseil, « au regard de l’article 11 du règlement intérieur du conseil municipal ».
Intervention des gendarmes
Pas du goût de l’intéressé, campant sur ses positions et qui demandait une suspension de séance pour le compte de l’opposition. De nouveau Evelyne Ferrant décidait de quitter la salle avec sa majorité, « je vais aller appeler les gendarmes ». Une vingtaine de minutes plus tard, trois militaires invitaient Bernard Bordelais à rejoindre la sortie sans pour autant l’exclure.
Ce qui n’était pas de leur ressort. À la reprise des débats, sans les élus d’opposition sortis pour apporter leur soutien à Bernard Bordelais, Daniel Girardeau se plaignait alors d’avoir été selon lui insulté par Bernard Bordelais. Hors de question pour ce dernier de s’excuser, « j’ai dit la ferme ou ferme là ! Je ne sais plus ».
Quelques jours plus tard le soufflé n’est pas retombé. Bernard Bordelais attend la publication du compte rendu du conseil municipal sur le site de la mairie, « j’ai deux mois pour saisir le bureau de contrôle de la légalité de la préfecture ».
« C’est inadmissible. C’est une dictature »
Avec cette intention non dissimulée, « faire annuler le conseil municipal, tout au moins les délibérations sur lesquelles je n’ai pas pu m’exprimer après mon expulsion ».
Pour les autres groupes d’opposition c’est un soutien franc et massif au mis en cause. « Nous sommes solidaires avec Bernard Bordelais », clame Yvonne Gaborit. « La maire mets de l’huile sur le feu pour éviter les débats de fond », pense Jémina Tallois. Alors que pour Olivier Léonard, « c’est inadmissible. C’est une dictature ».
Plainte contre plainte
Le lendemain des faits, Daniel Girardeau a déposé plainte, « pour insultes et provocation réitérée. Car ce n’est pas la première fois. J’ai bien précisé aux gendarmes que ce n’était pas l’affaire du siècle. On se connaît depuis trente ans avec Bernard Bordelais. Mais c’est l’escalade au fil des conseils. À un moment il faut dire stop. Je ne suis pas là pour me faire insulter, mais travailler et faire avancer les dossiers ».
Alors qu’au même moment, Evelyne Ferrand emmenait l’affaire sur un tout autre terrain, « J’ai accompagné mon adjoint qui a lui déposé plainte à la gendarmerie de Nieul-sur-Mer. Il va bien falloir à un moment ou à un autre que l’opposition accepte sa défaite aux élections. Pour eux je coche toutes les cases : je suis une femme, je suis blonde et de droite. J’ai bien respecté mon règlement intérieur. Je vais défendre les femmes en politique. C’est désormais mon combat ».
La date du prochain conseil municipal n’est pas encore connue.
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