Le pont de Tasdon sera-t-il bientôt inscrit au titre des Monuments historiques ? Le député Olivier Falorni a fait la demande dans une lettre adressée à Rima Abdul Malak, nouvelle ministre de la Culture.
En soutien des deux comités de quartiers de La Rochelle – Saint-Nicolas, La Gare, le Gabut et Tasdon – le député de la première circonscription de Charente-Maritime, Olivier Falorni, a envoyé une lettre à la nouvelle ministre de la Culture pour faire inscrire le pont de Tasdon, ouvrage datant du début du 20e siècle, au titre des Monuments historiques.
Cette classification pourrait permettre à l’ouvrage « de sortir par le haut » puisqu’elle permettrait d’obtenir des garanties de préservation et de restauration de cet élément du patrimoine rochelais « qui est malheureusement regardé avec un peu de dépits par les Rochelais qui sont consternés par l’état de l’ouvrage », selon le député.
Un élément du patrimoine rochelais
Pour venir en appui aux comités de quartiers, Olivier Falorni a demandé à la ministre de la Culture que le pont de Tasdon soit inscrit au titre des Monuments historiques.
Le pont de Tasdon, ouvrage d’art centenaire, est un élément patrimonial important de notre ville. Il serait impensable qu’il disparaisse du fait de sa vétusté non assumée par son propriétaire et par un projet d’aménagement urbain ! », s’insurge le député.
Mais ce dossier est loin d’être simple à gérer. Malgré son expérience avec la salle de cinéma L’Olympia à La Rochelle (place de Verdun) qu’il a réussi à classer au titre de Monuments historiques, Olivier Falorni s’attaque à un autre morceau du patrimoine rochelais beaucoup plus difficile à gérer.
En entreprenant cette démarche auprès de la ministre, je souhaite que ce dossier connaisse une fin heureuse, identique à celle de la salle de l’Olympia ! », confie Olivier Falorni.
Le pont de Tasdon est actuellement au cœur « d’un imbroglio juridique absolu » entre la SNCF et la ville de La Rochelle. D’un côté, les deux partis se renvoient « la patate chaude », et de l’autre, les comités de quartier ont une inquiétude : le pont peut disparaître suite au réaménagement du quartier prévu dans les prochains mois.
Je prends le train toutes les semaines et quand je me gare en dessous de cet ouvrage, je vois des filets tendus partout le long du pont et en dessous du pont pour empêcher que des bouts de métal tombent sur les gens », s’inquiète le député sortant.
Par ailleurs, ce monument ne cesse de se dégrader jour après jour. Alors, même si la situation n’est pas urgente puisqu’il est impossible de dire s’il a atteint un tel point qu’il ne peut plus être utilisé » d’après ce représentant de la première circonscription, il est difficile de ne pas se rendre compte de sa vétusté.
On n’est pas encore dans une situation ou le péril est tel qu’il en deviendrait dangereux et menacerait le pont de s’écrouler, mais il y a des exemples forts comme le pont de Gêne qui ont montré qu’il fallait agir rapidement sur ce type d’ouvrage. Aujourd’hui, il faut se rendre à l’évidence. Ce pont est aujourd’hui dans un état de vétusté. Il se dégrade à vue d’œil (…) on a un pont qui est rafistolé de toute part. Ce n’est donc pas très rassurant », ajoute-t-il.
Le fait de le classer pourrait donc débloquer certains fonds et aides qui permettraient de restaurer cet élément patrimonial du quartier de la gare datant du début du 20e siècle.
Il a toute une série de caractéristiques très intéressantes sur le plan architectural. Il mériterait donc d’être classé, donc d’être préservé et bien évidemment restauré », souligne Olivier Falorni.
Seulement, il est en ce moment impossible de dire : qui est responsable de cet ouvrage. Après deux passages devant la justice, le conflit juridique entre la SNCF et la ville de La Rochelle continue. Le dossier a été confié à la cour d’appel à Bordeaux.
« On est dans une guérilla juridique »
Un diagnostic de ce pont serait une belle avancée « mais les décisions de justice changent en permanence » d’après le député. Pour mieux comprendre ce conflit juridique, il faut savoir que le pont de Tasdon était à la base une voirie départementale transformée en voirie communale.
Alors, la voirie amène-t-elle la responsabilité sur le pont ou sous le pont avec la SNCF ?
Il y a eu des décisions de justice différentes. On est dans une guérilla juridique. Le tribunal administratif a donné raison à la ville de La Rochelle, la cour d’appel a répondu favorable à la SNCF, le Conseil d’État a donc annulé la décision de la cour d’appel. Le dossier est donc encore en cours de jugement », dénonce Olivier Falorni.
Autrement dit, la justice n’arrive pas à trancher dans ce dossier qui est passé entre les mains du tribunal administratif, de la cour d’appel, du Conseil d’État et enfin de la cour administrative d’appel. Un long chemin qui n’a mené à rien.
La SNCF a saisi le tribunal administratif pour se faire rembourser 48 000 euros pour des travaux de sécurisation de l’ouvrage. On est passé du tribunal à la cour d’appel, au Conseil d’État, cour d’administrative d’appel, etc.« , conclus le mandataire.
C’est aussi pour cette raison que le député Olivier Falorni veut continuer de se battre pour classer le pont de Tasdon au titre des Monuments historiques. Avec les années, les comités de quartier ont peur de voir une partie de leur patrimoine disparaître avec le projet de reconfiguration de leur quartier.
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