Saint Ouen-d’Aunis : quelle solution pour la petite Manon atteinte de cardiomyopathie ?

A Saint Ouen d’Aunis, Manon âgée de 7 ans souffre de plusieurs pathologies graves, dont une cardiomyopathie. Mais l’accompagnement de la fillette est source de différents entre la mairie et les parents.

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Y aura-t-il de nouveau un dialogue entre les parents de Manon, Mélanie Mureau et Sébastien Jallier et la mairie de Saint Ouen-d’Aunis au sujet de l’accompagnement de la fillette ? (©Y.Picard.)

Le dialogue est aujourd’hui rompu entre les parents de la fillette et la maire de Saint Ouen-d’Aunis, Valérie Amy-Moie, au sujet de l’accompagnement de Manon lors de ses repas pris à la cantine de l’école.

Malgré tout, une solution devra être trouvée au plus vite et dans le seul intérêt de l’enfant, âgée de 7 ans et soufrant d’une très lourde pathologie. Plus tard l’apaisement et le savoir raison garder mériteront de s’imposer dans ce dossier, où les passions se déchaînent et enflamment les réseaux sociaux depuis plusieurs mois.

Manon souffre de plusieurs pathologies dont une cardiomyopathie. Elle est scolarisée à l’école de Saint-Ouen-d’Aunis, commune où résident ses parents depuis quatre ans. « Il n’y a aucun problème sur le plan scolaire. Elle est très bien prise en charge. En classe elle bénéficie de l’aide d’une auxiliaire de vie scolaire (AVS) à plein temps« , explique sa maman, Mélanie Mureau.

Rappel à la loi

Cependant cette dernière évoque un premier souci au niveau de l’accueil de son enfant en 2019 par le centre de loisirs, « c’est un long combat contre l’exclusion« . Ce qui a donné lieu à des échanges musclés sur les réseaux sociaux, qui ont valu à la maman de Manon un rappel à la loi, pour s’en être pris à une adjointe au maire.

La jeune femme assume et reste campée sur ses positions. « J’ai exprimé ma colère« . Du côté de la mairie, « nous avons juste expliqué aux parents que certaines activités n’étaient pas adaptées à la situation de Manon« , précise la maire de Saint Ouen-d’Aunis.

Mais la colère de la maman de Manon a redoublé d’intensité ces derniers mois. En novembre 2020, Mélanie Mureau et Sébastien Jallier le papa de l’enfant ont accompagné leur fille durant six semaines dans les Yvelines pour apprendre à la sevrer de sa gastrostomie. « Le médecin nous a demandé de mettre en place un accompagnement le temps de la cantine pour stimuler Manon. La cantine ce n’est pas une obligation, mais un droit« , poursuit la mère de l’enfant.

La maire de Saint-Ouen-d’Aunis assure de son côté que tout a été fait, « il y a deux agents qui s’occupent de Manon« .

Ce que ne contestent pas les parents de l’enfant, tout en remettant en cause malgré tout, plutôt le fond que la forme. « La personne qui s’occupe de Manon doit rester en permanence avec elle le temps du repas. Notre demande est simple« .

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« Manon n’a pas envie de voir quelqu’un assis derrière elle le temps de son repas. Je l’ai constaté et le personnel de la cantine également, rétorque la maire de la commune, j’ai choisi les deux agents qui avaient le plus de feeling, avec Manon. Après que les parents craquent dans leur rôle d’aidants, je peux comprendre« , poursuit Valérie Amy-Moie.

Et c’est peut-être bien là le nœud du problème. Mélanie Mureau a fait le choix d’arrêter de travailler en 2017 afin de s’occuper de la petite Manon. La jeune femme apparaît autant en colère qu’épuisée psychologiquement. « La mairie m’a proposé de venir chercher Manon pour la faire manger à la maison, où de venir l’aider à la cantine le temps du repas. Mais cette pause méridienne, c’est le seul moment que j’ai pour souffler dans la journée« .

Plainte et avocat de part et d’autre

L’affaire est aujourd’hui relayée par les réseaux sociaux. Suite à certains propos des plaintes ont été déposées de part et d’autre. Mélanie Mureau parle de discrimination ; Valérie Amy-Moie de diffamation et de protection de ses agents, « je ne peux pas admettre la mise en défaut de mes agents. Certains parlent d’exercer leur droit de retrait« .

La maire de Saint-Ouen-d’Aunis ne compte en rester là. Elle déclare avoir saisi un avocat, tout comme d’ailleurs la maman de Manon, « je me suis rapprochée de Me Sophie Janois du barreau de Paris, spécialisée en droit de la santé et de la prise en charge des personnes autistes« .

Parallèlement, une médiation a été engagée dans ce dossier où de nombreux acteurs sont impliqués afin de trouver au plus vite une sortie de crise. Christian Leyrit, le médiateur du conseil départemental a été saisi du dossier.

Là aussi le dialogue a très vite été rompu entre les parents de la petite Manon et le préfet honoraire. « Il me dit ne pas en parler à la presse et de ne pas saisir un avocat. On ne m’impose rien« , tempête Mélanie Mureau.

Vendredi 4 juin à 16h30, une médiation était organisée dans les locaux du Conseil départemental, avec notamment la présence de la maire de la commune, la directrice de l’école de Manon, l’inspecteur d’académie et la pédiatre de l’enfant.

Jusqu’au dernier moment Christian Leyrit a demandé à la maman de Manon d’être présente. Mélanie Mureau a refusé de s’y rendre, faisant ainsi échouer la médiation. La situation est aujourd’hui dans l’impasse.


Par Yannick Picard.

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