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Justice. La Rochelle : l’agresseur du médecin remplaçant de Nuaillé d’Aunis condamné à 6 mois de prison avec sursis

Le Docteur Julien Bouladour, qui exerce comme remplaçant attitré dans le cabinet médical de Nuaillé-d’Aunis, s’était fait violemment agresser par un sexagénaire le 27 août 2021.

Tribunal de La Rochelle ©Y.picard
Au tribunal de La Rochelle le prévenu a été condamné à 6 mois de prison avec sursis. (©Y.Picard. Illustration)

A la barre du tribunal judiciaire de La Rochelle, ce lundi 4 avril, se trouve Marc, un sexagénaire dont le casier judiciaire comporte une seule mention de 2003 pour des violences avec un voisin.

Sur le banc des parties civiles, Le Docteur Julien Bouladour qui durant de longues minutes est revenu sur la matinée qu’il a vécue le 27 août 2021. Le médecin effectue une période 15 jours de remplacement dans le cabinet médical du village.

Il est 10h30 le jour des faits lorsque Marc pénètre dans la salle de consultations du Docteur Bouladour, « vous allez examiner ma femme ! », alors qu’il est en train de changer le drap d’examens de sa table de consultation, le médecin explique alors que son planning est complet.

Une ecchymose de 26 centimètres de long

Tout en expliquant, « je lui ai proposé un créneau d’urgence que nous gardons toujours à 18h15. L’état de la patiente ne relevait pas de l’urgence ». Mais Marc insiste, « vous allez examiner ma femme immédiatement ! ».

Devant le refus du Docteur Bouladour, le sexagénaire le saisi alors par le col. Une altercation éclate derrière le bureau du médecin qui est mis au sol par Marc.

La victime se verra prescrire trois jours d’interruption temporaire de travail. Il présente notamment une ecchymose de 26 cm de long au niveau du dos.

« Je regrette »

À la barre, le prévenu reconnaît qu’il est allé beaucoup trop loin, « je regrette. Je n’aurai jamais dû faire un truc pareil. J’ai paniqué. Mon épouse a un problème cardiaque. Elle avait passé la nuit à gémir. La secrétaire du cabinet m’avait dit d’aller aux urgences. Moi je lui ai répondu : j’arrive. J’étais hors de moi. Je n’ai pas pensé à appeler le SAMU ».

Le Docteur Bouladour revient sur la scène,

J’aurai même pu examiner la patiente entre deux rendez-vous. On le fait couramment. Je n’ai pas eu le temps de le proposer. Je n’examine pas sous la menace. Le médecin n’est pas un médicament. Ce jour-là il me restait 16 consultations à faire. Ça n’a pas été possible ».

Le médecin reprendra malgré tout son travail le lendemain matin. Le Conseil départemental de l’ordre des médecins qui s’est constitué partie civile évoque une, « infraction spéciale ».

Alors que pour le ministère public, « j’ai du mal à entendre les explications du prévenu ». Une peine de six mois de prison avec sursis est requise. La défense assure que son client n’est pas, « un délinquant d’habitude. Il assume ses responsabilités ».

Marc regrette son geste une dernière fois, « ce qui est fait est fait ».Le tribunal l’a condamné à 6 mois de prison avec sursis. Il devra également indemniser l’ordre des médecins à l’euro symbolique et le Docteur Bouladour pour les préjudices subis.


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